Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (7/8)

Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (7/8)

Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (7/8) 1231 929 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Nous avons le plaisir de mettre en ligne la septième intervention du webinaire organisé par l’AVITEM et le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée sur la ville méditerranéenne durable – et « désirable », celle du représentant de la société CASA-ANFA.

Pour rappel, ce webinaire du 16 novembre a été l’exercice d’introduction à la série de webinaires qui va se tenir à partir du 1er avril prochain. Il a permis de commencer à mettre en perspective des référentiels et chartes de la ville méditerranéenne durable portés par des aménageurs méditerranéens, mais aussi par des collectivités publiques et des opérateurs professionnels.

Youssef Hayat : Casa-Anfa

Je suis Youssef Hayat, directeur de la communication à l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa. L’opération Casa-Anfa est une opération de régénération urbaine de l’ancien aéroport historique de Casablanca et l’opération consiste à constituer un nouveau cœur de ville au sein de Casablanca. Ce qui est très particulier dans ce projet, c’est que nous travaillons sur une surface de 350 hectares situé en plein cœur d’une capitale économique.

Je vais vous présenter quelques actions qui ont été entreprises par l’AUDA (Agence d’Urbanisme et de Développement d’Anfa) au sein du projet Casa-Anfa en matière de développement durable.

Les actions entreprises tournent autour de 3 volets. D’abord autour des bâtiments qui sont développés au sein du projet par les promoteurs immobiliers et par les institutions financières. Ensuite, viennent les actions entreprises en termes d’aménagement. Enfin, il y a le volet socio-économique.

  1. Au niveau des bâtiments, l’AUDA a, dès les appels d’offres lancés à destination des promoteurs, intégré des prescriptions environnementales, qu’elle a ensuite intégrées dans ses cahiers des charges. Cela, de façon à orienter l’ensemble de ses promoteurs vers des constructions HQE ou LEED. Ceci a été fait en favorisant l’énergie solaire pour tout ce qui est chauffage, en favorisant l’éclairage LED et en récupérant les eaux pluviales pour minimiser la consommation d’eau potable pour le nettoyage des parties communes et pour approvisionner les espaces verts. Concernant les déchets, nous avons également favorisé la mise en place d’un système de collecte des déchets pour un tri sélectif et un recyclage. Nous avons aussi essayé d’inciter les promoteurs à utiliser des matériaux de construction écologiques, éthiques, éco-certifiés. Cette dynamique a engendré 9 projets qui ont été développés entièrement ou qui sont encore en cours de développement et qui sont certifiés. Le bilan actuel est de 4 programmes immobiliers qui sont certifiés HQE, 2 tours certifiées LEED dont une Gold, un siège de bureaux certifié HQE, une école primaire certifiée  HQE et une université internationale également certifiée HQE.
  2. Sur le volet aménagement les actions entreprises sont centrées sur l’économie d’eau notamment. L’AUDA a mis en place un arrosage alimenté par les eaux souterraines, qui est 100% en goutte à goutte, automatisé et télégéré. Nous avons également réalisé une station de pompage.

Pour ce qui est des espèces végétales valorisées au sein du projet, nous avons voulu favoriser des plantes peu consommatrices d’eau et adaptées au climat de Casablanca. Nous avons aussi limité les surfaces en gazon, parce que ce sont de grandes consommatrices en eau. Nous avons développé tout ce qui est télérelève pour obtenir un suivi quotidien des consommations en eau. Enfin, la construction d’une station STEP pour la réutilisation des eaux usées est aussi en cours de projet et d’étude.

En ce qui concerne l’économie d’électricité, on peut parler de la généralisation de la technologie LED, de la télégestion de l’éclairage public, et du suivi journalier des consommations.

Nous devons également parler de la gestion des espaces verts pour lesquels nous réservons 100 hectares, soit 1/3 de la surface du projet. L’ambition étant aussi, grâce à ces espaces verts, de conserver la perméabilité des sols et par conséquent, l’alimentation de la nappe phréatique. Nous avons également favorisé la transplantation systématique des espèces végétales que nous avons trouvées sur le site de Casa-Anfa.

Le volet gestion des déchets et recyclage repose sur la mise en place de systèmes de collecte de déchets basés sur des bacs enterrés, le tri sélectif favorisant le recyclage. On doit aussi évoquer la mise en place d’un mécanisme de compostage des déchets verts, de recyclage et de transformation des déchets verts, ainsi que l’utilisation des engrais minéraux.

Concernant le volet transport, dès sa conception l’AUDA a favorisé les nouveaux types de transports. Nous avons tout fait pour mettre en place, avant même que le premier programme immobilier soit développé, la première ligne du tramway. Aujourd’hui le site est desservi par 2 lignes de tramway. Nous avons donc voulu favoriser la mobilité douce pour aménager des espaces dédiés aux piétons et aux cyclistes et ainsi réconcilier le Casablancais avec la ville. Pour ce qui est de l’accessibilité aux sites, des travaux ont été effectués pour l’améliorer ainsi que pour limiter la congestion au sein du site et ainsi rendre plus agréable la circulation.

Sur le volet chantier nous avons installé sur place deux grandes centrales à béton afin de réduire l’effet de circulation des engins lourds au sein du projet. Ces centrales travaillent avec l’ensemble des programmes immobiliers en cours de développement actuellement. Il faut aussi aborder les problématiques concernant le recyclage et la réutilisation des matériaux, dont le déblai et les terres végétales. Pour vous donner une illustration, au début du projet nous avons utilisé l’ensemble des matériaux de l’ancienne piste d’atterrissage pour les voiries de la 1ère tranche. Au niveau certification, nous sommes en cours d’obtention des certifications HQE pour les tranches 2, 3 et 4.

  1. Sur le 3ème volet, social et économique, on peut d’abord parler des conditions de vie d’environ 1000 ménages occupant le site, qui a été nettement amélioré par leur relogement et l’accès à la propriété. Par exemple, le ratio d’espaces verts sur la zone est de 10m² par habitant, alors qu’à Casablanca-centre, il varie, selon les quartiers, de moins d’1m² à 6m² par habitant. Pour cela, nous avons réalisé un certain nombre d’équipements, dont un grand parc de 18 hectares situé dans la première tranche, accessible à l’ensemble des Casablancais, mais également des écoles, des cliniques et des promenades pié

Nous avons également développé un volet dédié à la sauvegarde du patrimoine, tous les bâtiments historiques de cet aéroport étant préservés, avec pour objectif, de leur donner une nouvelle vie en tant que destinations culturelles notamment.

L’AUDA contribue également à la construction d’ouvrages de protection contre les inondations au niveau de la zone du projet et cela a aussi un impact majeur sur le reste de Casablanca.

Enfin, il faut évoquer l’apport du projet en termes d’emplois : il constitue en effet un apport direct à travers les différentes phases de chantiers et à terme, d’environ 100 000 actifs.

Pour retrouver en intégralité le diaporama (qui date de novembre 2019) de Monsieur Hayat, c’est par ici