Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (2/8)

Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (2/8)

Retour sur le webinaire du 16 novembre dernier : « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne » (2/8) 2560 1810 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Nous poursuivons aujourd’hui la mise en ligne de la série inaugurée en novembre 2021 intitulée « Regards croisés entre Acteurs de la ville méditerranéenne « .

En voici la seconde intervention, celle de l’introduction à la session :

Agnès Rampal : Présidente de l’AVITEM, adjointe au maire de Nice, vice-présidente de la métropole Nice Côte d’Azur

Comme vous l’avez dit, Monsieur L’Ambassadeur, au lendemain de la COP 26 on voit bien une fois de plus combien il est difficile pour les Etats de se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour ralentir le réchauffement climatique, mesures qui s’imposent pourtant à tous comme une véritable urgence.

Notre réunion de ce matin, « Regards croisés entre cateurs de la ville méditerranéenne, pour développer un référentiel pour la ville durable méditerranéenne de demain »  est donc tout à fait d’actualité et fondamentale.

En effet, La France consacre chaque année près de 2 % de son PIB au logement, soit près de 50 milliards d’euros, ce qui représente entre 300 à 400 000 logements par an. En second lieu, l’acte d’aménager et de construire est loin d’être neutre sur le plan environnemental : le secteur résidentiel et tertiaire (commerces et bureaux) est le plus gros consommateur d’énergie avec 44% de l’énergie totale consommée en France et est à l’origine de 23 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre.

Du fait de leurs compétences dans ces domaines, les opérateurs publics et, en premier lieu, les collectivités locales, ont à faire face à des enjeux multiples et les actions d’aménagement et de construction ont un réel besoin de pilotage fin, de suivi, de contrôle et d’évaluation. Ces actions sont encadrées par l’adoption de politiques publiques urbaines volontaristes qui s’appuient sur des principes d’aménagement reconnus aujourd’hui comme les plus vertueux en matière de développement social, environnemental et économique.

Ainsi, les nouveaux paradigmes d’aménagement se construisent de plus en plus autour de la « ville durable ». Ce concept accompagne l’émergence d’une ville plus respectueuse de l’environnement en favorisant le recyclage des déchets, en construisant des bâtiments aux dernières normes énergétiques, en limitant l’usage de la voiture, en récupérant les eaux de pluie pour arroser les espaces verts, en assurant un confort d’été sans climatisation, sujet particulièrement sensible sous notre climat…

Or, nous le savons, la ville se repose totalement sur son environnement pour satisfaire les besoins de son développement : sols, alimentation, eau, énergie, matières premières et transformées… La durabilité du milieu urbain peut, de ce fait, apparaitre comme un concept purement théorique, voire utopique. En réalité, il s’agit plus de se rapprocher de critères favorisant l’élaboration d’un référentiel évolutif dans le temps en mesure d’assurer une négociation entre acteurs autour des projets.

Pour s’approcher de cet objectif qui se construit sur le temps long, il faut donner à la ville les moyens de gérer ses nombreux freins concernant ses usages, ses ressources ou son environnement. C’est ce qu’ont entrepris les aménageurs que nous allons écouter ce matin. Ils ont engagé une démarche structurant une dynamique de référentiels, de meilleures pratiques et d’incitations collaboratives.

En conclusion, et avant de donner la parole aux aménageurs du nord comme du sud de la Méditerranée, il est essentiel de ne pas perdre de vue que, si le développement durable est entré dans tous les discours, la définition précise d’un niveau d’exigence pour chaque type d’actions reste le meilleur moyen de passer de la parole aux actes.

C’est un premier pas, important, vers la ville durable que nous cherchons et que nous entendons léguer aux générations futures.

Diminuer ces chiffres n’est donc pas un caprice mais une impérieuse nécessité et ce d’autant plus que nous sommes en Méditerranée, comme vous le disiez Philippe, et que nous sommes donc au cœur d’un hotspot où le réchauffement climatique se fait plus vite et plus fort que dans le reste du monde.