Webinaire 2 : L’énergie en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (4/12)

Webinaire 2 : L’énergie en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (4/12)

Webinaire 2 : L’énergie en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (4/12) 959 600 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Après une légère coupure estivale, nous avons plaisir à reprendre le suivi des expertises que nous avons recueillies à travers la série de webinaires organisées par l’AVITEM et le Réseau des Aménageurs sur des problématiques transversales de ressources en Méditerranée.

Nous poursuivons ainsi la présentation des interventions du second webinaire, qui s’est tenu le 29 avril dernier autour de la ressource énergétique en Méditerranée.

Voici la dernière contribution de la première partie, celle des expertises méditerranéennes.

Pour mémoire, le webinaire du 29 avril est le second d’une série de quatre, destinés à traiter de la rareté de ressources emblématiques de la Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci. Les trois ressources que l’AVITEM a décidé d’examiner sont l’eau, l’énergie et les déchets et, parmi les solutions, notamment celles qui feront l’objet du quatrième webinaire (le 1er juillet), celles qui ont principalement recours à la basse technologie. 

Intervention de Virginie Sancho : Responsable des partenariats de l’association EnvirobatBDM

Bonjour, je suis ravie d’être parmi vous ! Je suis Virginie Sancho, responsable communication et partenariat d’une association qui s’appelle EnvirobatBDM, BDM comme Bâtiments Durables Méditerranéens. EnvirobatBDM est une association basée à Marseille qui a un rayonnement régional sur l’ensemble du territoire Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Nous avons de nombreux partenaires aux niveaux français, européen et même international. L’AVITEM nous connait depuis quelque temps puisque nous avons déjà fait participer plusieurs de nos adhérents à des tables rondes sur les sujets qui sont ceux du secteur de l’aménagement. Comme nous développons des expertises sur les sujets du bâtiment, nous avons nécessairement des spécialistes sur la question énergétique.

Pour commencer, je vais vous proposer un tour d’horizon de notre mode de gouvernance. Puis, nous allons parler de nos démarches Bâtiments Durables Méditerranéens (BDM) et Quartiers Durables Méditerranéens (QDM) parce que c’est un mode d’accompagnement des projets qui peut être intéressant pour d’autres acteurs dont ils peuvent s’inspirer. Aujourd’hui, je vais donc vous apporter une forme de témoignage sur l’ensemble de l’expérience EnvirobatBDM.

Quelques chiffres pour débuter : nous avons 300 adhérents, 15 membres au CA, et 5 co-présidents. Parmi ces 300 adhérents, à peu près la moitié sont des bureaux d’études (thermique, structurel, environnemental) et des cabinets d’architectes. L’autre moitié est composée de 20% de maitres d’ouvrages, essentiellement des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux. Pour rappel, les bailleurs sociaux sont les structures qui gèrent les logements avec des tarifs maitrisés pour favoriser l’aide au logement. On y trouve également des promoteurs. Enfin, d’autres typologies de partenaires, telles que des fournisseurs de matériaux classiques ou des fournisseurs de matériaux biosourcés, des entreprises de réalisation, quelques compétences un peu plus rares mais qui nous semblent importantes comme des paysagistes, enfin des sociologues pour assurer le suivi de l’adaptation des usagers au bâtiment, sont également parmi ces 300 adhérents.

Les financements EnvirobatBDM sont principalement issus des partenaires institutionnels, avec une part importante apportée par l’ADEME. Des financements venant de collectivités territoriales font partie des recettes aux côtés des fonds propres issus de l’adhésion des membres (300 adhérents). La démarche BDM nous permet d’avoir un modèle économique qui fonctionne, on ne fait aucun bénéfice, on réinjecte tout dans l’investissement, dans le savoir-faire et dans l’analyse des retours d’expériences. Les crédits provenant des formations des maitres d’ouvrages permettent de financer les 4 emplois de techniciens qui suivent les projets en interne. Ce modèle nous permet d’accompagner les projets, et nous disposons également d’un budget modeste de formation.

Notre activité repose sur une gamme de services, parmi lesquels la possibilité pour les acteurs de se rencontrer et de se former afin d’accompagner les acteurs dans la construction et la rénovation des bâtiments et des quartiers durables. Pour être précis, BDM et QDM peuvent être considérés comme des labels, mais nous préférons les appeler des démarches parce que notre accompagnement va au-delà du coup de tampon que l’on mettrait sur un bâtiment parce qu’il aurait rempli certains critères. En fait Bâtiments Durables Méditerranéens (BDM) représente bien une démarche d’accompagnement des acteurs et de l’équipe projet d’un bâtiment. À ce jour, il y a plus de 150 bâtiments reconnus BDM en région PACA et une petite dizaine d’opérations reconnues QDM pour un total de 1,8 millions de m². Notre démarche a aussi fait des émules puisque l’Occitanie, l’Aquitaine et l’Ile-de-France ont chacune monté leur propre démarche en adaptant leurs critères à leurs territoires et à la volonté des acteurs locaux.

La démarche d’accompagnement et d’évaluation se veut circulaire et vertueuse : nous évaluons des bâtiments, puis nous en tirons des retours d’expérience sur le savoir-faire des acteurs ou sur des techniques particulières, qui sont ensuite réinjectées dans la formation des acteurs, pour finalement faire évoluer le référentiel (diapo page 5). Nous avons une approche qui se veut globale sur le bâtiment. Par exemple, aujourd’hui nous allons parler spécifiquement de l’énergie, mais il est vrai que nous avons une approche du bâtiment qui porte sur un ensemble complet de thématiques que vous pouvez voir ici (diapo page 6) :

  • Énergie
  • Gestion de projet
  • Matériaux
  • Eau
  • Social et économie
  • Territoire et site
  • Confort et santé

Regardons à présent la doctrine qui soutient cette multi-activité. Notre façon de voir le bâtiment consiste  avant tout à considérer qu’on ne construit pas de la même façon en région PACA, en région Ile-de-France ou en Algérie, et qu’il est impératif d’adapter le bâti, les matériaux choisis, la conception du bâtiment, aux contextes climatique, social et économique. À EnvirobatBDM, nous mettons en avant la construction bioclimatique. Par exemple, dans une région comme la nôtre, le bâtiment doit avoir une orientation qui lui permet de limiter les apports solaires notamment sur sa face ouest, dans l’après-midi. Cette disposition permet ainsi de limiter le besoin de rafraichir et de se protéger des fortes chaleur l’été comme de la forte luminosité en intersaison : les orientations irréfléchies sont à même de créer des surchauffes dans les bâtiments. A partir du moment où la conception bioclimatique a pris en compte l’inertie, l’isolation et la forme du bâtiment, il est temps de choisir les ENRs. Les offres sont multiples et vont du photovoltaïque au solaire thermique, tandis que certains bâtiments sont raccordés à des réseaux de chaleur, par exemple des réseaux de chaleur bois ; il y a aussi une boucle à eau de mer que certains résidents de la ville de Marseille connaissent bien. En réalité les solutions en termes d’ENRs sont nombreuses, le début du travail commençant toujours avec la réflexion autour du bioclimatisme.

Concernant la démarche QDM, nous proposons les mêmes thématiques auxquelles nous ajoutons la problématique de la mobilité puisqu’un quartier est notamment construit ou imaginé en fonction de ses liens avec les autres quartiers afin d’avoir une empreinte carbone tout à fait raisonnable de ses habitants. L’intérêt de notre méthode repose sur le fait qu’elle peut être adaptée à tout type de bâtiment et de typologie d’acteur : nous évaluons et nous accompagnons l’habitat collectif, le tertiaire, l’enseignement, la maison individuelle et également des bâtiments de process comme par exemple la fabrique des Calissons du Roi René qui est certifiée BDM.

Nous intervenons sur tous types de travaux, du neuf, de la réhabilitation où, par exemple, il peut y avoir des extensions neuves alors que le corps du bâtiment peut être rénové. Nous nous adaptons aussi au niveau de densité, urbain dense, périurbain, rural. Notre capacité d’adaptation porte également sur les climats puisque même en région PACA, il y a quelques différences entre les climats et j’imagine qu’en Algérie c’est la même chose. À titre d’exemple, en PACA on retrouve un climat littoral, un climat d’arrière-pays, un climat de montagne et même un climat de haute montagne.

Pour chaque projet, nous organisons des groupes de travail avec des professionnels du terrain pour qu’ils puissent décider eux même des critères précisés plus haut. Grâce à cette initiative les professionnels, maitrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre ou entreprises de réalisation, peuvent s’emparer de cette démarche puisqu’ils ont eux-mêmes établi les critères d’évaluation. Cette manière de procéder est essentielle dans notre démarche puisqu’elle nous permet de continuer à travailler avec dynamisme et dans un cadre évolutif.

Concernant le rôle de l’équipe, nous sommes une association qui compte 15 salariés, dont la mission principale consiste à guider l’accompagnateur BDM. Celui-ci fait partie de l’équipe projet, c’est souvent un professionnel de bureau d’étude, de cabinet d’architecte ou assistant maitrise d’ouvrage. L’accompagnateur projet peut aussi faire partie de la maitrise d’œuvre et il a donc une double casquette acteur/accompagnateur. En général, il sera venu faire une formation de deux jours chez nous pour comprendre le référentiel et les outils de la démarche BDM et bénéficier d’une courte formation sur le bioclimatisme. Il faut préciser que nous avons l’habitude de sélectionner des professionnels qui ont déjà une connaissance du sujet. Notre rôle va ensuite consister à questionner le projet et le faire passer en commission d’évaluation au moment de la conception, au moment de la réalisation, après la livraison du bâtiment et enfin, 2 ans après sa livraison, pour une dernière évaluation.  Cette dernière évaluation, 2 ans après la livraison, est très importante et c’est d’ailleurs l’une de nos particularités : en effet, si l’on souhaite tirer les enseignements des bâtiments, des technologies mises en œuvre et des méthodologies de conception, il faut absolument avoir une connaissance de l’usage qui est fait du bâtiment. Le choix des 2 ans nous semble préférable car la 1ère année est souvent considérée comme une année de réglage au cours de laquelle il y peut survenir des « surchauffes » ou des surconsommations. La temporalité des 2 années nous permet de considérer qu’on entre dans la phase d’exploitation normale du bâtiment, ce qui nous permet d’avoir de vrais retours d’expériences.

Des « récompenses » sont alors remises sous la forme de médailles. Il y a des niveaux de médailles différents, ce qui correspond à des niveaux d’exigence différents : bronze, argent ou or. Pour une médaille or, le projet doit nécessairement comporter des énergies renouvelables, des matériaux biosourcés, ce qui correspond en fait à un engagement écologique très fort pour le bâtiment. Toutefois, nous avons aussi des niveaux d’engagement moindres qui autorisent une montée en compétence progressive des acteurs. L’intérêt est d’inclure l’ensemble des acteurs dans la démarche, y compris les équipes qui commencent juste à travailler sur de la construction durable, puisqu’on considère qu’ils feront mieux pour leur deuxième bâtiment.  Nous comptons plus de 200 professionnels formés en PACA sur ces missions d’accompagnateur BDM et sur cette diapositive (page 11), vous pouvez voir les prérequis qui composent le référentiel BDM. Ces prérequis doivent absolument être atteints pour être un bâtiment BDM. Ensuite, nous complétons avec une liste d’environ 400 critères pour cumuler des points qui ouvrent l’accès aux médailles. Pour être labellisé BDM or, par exemple, il faut obtenir au minimum 80 points.

Un autre dispositif, appelé « Système participatif de garantie » (SPG) invite les professionnels à participer de façon collaborative à la création du référentiel et à son accompagnement. Ce travail est valorisé au sein d’une commission qui se tient à toutes les phases du projet, conception, réalisation, usage. L’équipe projet présente son projet à un public d’experts réunissant différentes compétences, donc interdisciplinaire. C’est un moment très important parce que cela permet chaque mois de réunir les professionnels du secteur, de présenter de nouveaux projets, de renforcer le réseau et, peut-être par la suite, de répondre collectivement à des appels d’offres. C’est un moment où l’on examine la cohérence du projet puisque le projet est noté (sur 10) par une note de cohérence durable du projet. En réalité, cette action est aussi l’occasion de faire connaître l’équipe et le bâtiment et de faire circuler les retours d’expériences parmi les professionnels du secteur.

Ici (diapo page 14), vous avez un exemple de bâtiment que nous avons vu passer en commission : il s’agit de la salle des sports de Saint-Marc-Jaumegarde dans les Bouches-du-Rhône un gymnase en structure bois. Une autre démarche à signaler, pour chaque phase (conception, réalisation, fonctionnement), est ce type de diagramme, qui va permette d’illustrer et de mettre en évidence les thématiques sur lesquelles le projet a été le plus performant. Là vous pouvez voir qu’en énergie (diapo page 15) le projet a atteint à peu près 50% des points donc il ne s’agit pas d’un projet complètement performant sur l’énergie. Mais en note globale, il a atteint 70% et un BDM argent, ce qui est un bon résultat.

Concernant la thématique énergétique, la démarche va consister à poser les questions suivantes :

  • Quelle est la solution de chauffage ?
  • Quelle est la solution de ventilation ?
  • Quelle est la solution d’’eau chaude sanitaire ?
  • Quelle est la solution d’éclairage ?

Cette démarche permet à l’ensemble des professionnels du réseau d’identifier les technologies appliquées ainsi que leurs évolutions et les exigences qui s’y rattachent. Selon les cas, nous parlerons de « répartition des consommations énergétiques en énergie primaire» ou de « répartition de la consommation réelle ». La norme à prendre en compte sur la réglementation thermique sera la nouvelle réglementation environnementale au niveau national en France. Il est important de penser l’usage du bâtiment en niveaux de consommation réelles et pas seulement en termes de norme. A ce titre, BDM rend obligatoire va la mise en place de capteurs et de suivis de consommations réelles, pour connaître la part d’énergie utilisée précisément sur les postes de consommation : chauffage, ventilation, éclairage, eau chaude sanitaire et appareils électriques…

Pour conclure, voici une dernière diapo (page 19) sur les compositions des parois des bâtiments puisqu’il devient indispensable de jusqu’à ce niveau-là de connaissance du bâtiment.

Question d’une auditrice :

Avez-vous recours à la climatisation ou utilisez-vous aussi des dispositifs architecturaux pour favoriser des choses plus naturelles ?

Virginie Sancho : Responsable des partenariats de l’association EnvirobatBDM

Notre position consiste à trouver des solutions alternatives parce que l’on sait que la climatisation crée des ilots de chaleur, renforce le réchauffement climatique et concentre les appels d’énergies sur les centres urbains. Nous cherchons des solutions pour éviter au maximum tous ces effets pervers, mais il faut savoir que nous avons déjà des bâtiments BDM déjà validés avec climatisation : en effet, certaines typologies d’acteurs, les hôtels par exemple, ont des spécificités où il est difficile de se passer de climatisation. Notre position consiste à soutenir qu’il faut limiter l’usage de la climatisation, en ayant recours à la conception bioclimatique, laquelle offre un très bon confort intérieur sans recours à la climatisation. L’analyse doit être complète et doit traiter les pointes d’été, de chaleur, de canicule en fonction bien sûr du bâtiment mais aussi des usagers et des clients. On sait que, concernant la question touristique, il est quasi-impossible de dire complètement non à la climatisation.

Concernant les matériaux, la réglementation envisage de mieux prendre en compte l’empreinte carbone des matériaux, ce qui est plutôt nouveau. Auparavant, nous parlions uniquement de la réglementation thermique, tandis que dorénavant nous nous dirigeons aussi vers une conception qui prend en compte l’origine réelle des matériaux avec d’autres critères tels que leur consommation d’eau par exemple. Des observations font aussi remonter que les matériaux biosourcés pourraient être plus réactifs face aux changements de température, ce qui ouvrirait une nouvelle piste vers plus d’utilisation des matériaux biosourcés. Rappelons que l’intérêt de ces matériaux repose aussi sur leur capacité à capter plus de carbone, ce qui constitue à la fois une bonne façon de lutter contre le réchauffement climatique et une ressource souvent locale et donc créatrice d’emplois.

Pierre Massis : Modérateur

La synthèse des questions relève 3 thématiques :

  • La démarche BDM s’adapte-t-elle bien à la rénovation ?
  • Est-ce qu’Envirobat accompagne les projets de réhabilitation de bâtiments pour en améliorer la performance énergétique ?
  • Que pouvez-vous dire sur l’adhésion des habitants au processus ?

Virginie Sancho : Responsable des partenariats de l’association EnvirobatBDM

En effet, la démarche s’adapte bien à la typologie rénovation, que nous préférons qualifier de « réhabilitation », ce qui pour nous, implique de prendre l’intégralité du bâtiment en compte et d’en tirer le meilleur. Il ne s’agit pas de se contenter de revoir l’énergie ou le thermique, mais, au-delà, il s’agit d’améliorer le confort global du bâtiment, ce qui peut inclure le confort visuel comme le confort auditif, par exemple. Il peut aussi y avoir des changements de destination, ce qui est le cas quel que soit le type de bâtiment. En termes de rénovation, la cible que la démarche BDM touche principalement est le  tertiaire, notamment avec la sortie du « décret tertiaire », qui va imposer à l’horizon 2030 que toutes les collectivités soient en mesure de rénover et d’améliorer la performance énergétique de leur parc tertiaire.

Evidemment, les copropriétés privées sont un sujet à part entière en France, car s’il nous a été possible d’en accompagner quelques-unes, il est souvent difficile de mettre en œuvre une démarche globale de qualité en raison du manque de budget. Pourtant, la rénovation globale apporte en général de bien meilleures réponses aux problématiques des habitants que la seule rénovation thermique. Cette question du budget et de toute façon centrale quand on parle de rénovation (globale ou thermique) des logements privés. Un premier pas consisterait à envisager une isolation thermique par l’extérieur (ITE), ce qui permet d’éviter les ponts thermiques, quand c’est possible, et quand le bâtiment n’est pas classé.

Sur l’adhésion des habitants au processus, il faut reconnaître que nous n’avons pas suffisamment travaillé au départ avec les habitants (on parle aussi d’usagers, d’utilisateurs). Mais finalement cette aventure BDM a commencé il y une quinzaine d’années avec les professionnels, des architectes et quelques maîtres d’ouvrage qui avaient envie de travailler sur le sujet. Aujourd’hui, nous essayons de plus en plus d’avoir en commission phase usage, des habitants, des utilisateurs qui viennent témoigner, aux côtés de la maitrise d’ouvrage.

Actuellement nous travaillons, avec une association qui s’appelle le GERES, sur les retours d’expérience concernant 6 opérations de logements sociaux autour de Marseille. Il s’agit de questionner les habitants afin de connaître leur niveau de satisfaction et de savoir si le niveau de confort prévu au cours de la conception correspond aux attentes. Les écarts sont nombreux et les attentes pas toujours celles que nous imaginions, mais c’est important de faire ces retours-là, d’aller sur le terrain pour améliorer l’intégration des besoins des futurs usagers dès la conception. La plupart des architectes est très au fait de la nécessité d’intégrer le besoin des usagers finaux, c’est pourquoi il est essentiel de mieux connaitre la manière dont réagit un bâtiment l’été notamment, et la façon dont les habitants vivent cette période de chaleur, pour leur donner des retours d’expérience.

Aujourd’hui, nous savons parfaitement que l’été sera ressenti de plus en plus chaudement dans nos bâtiments et qu’il est irrationnel de prétendre que l’on pourra conserver des températures autour de 20 ou 21° toute l’année dans le bâtiment. Nous connaissons maintenant plusieurs façons de traiter la chaleur, par exemple par une ventilation adaptée : certains bâtiments en Provence ont repris le concept du moucharabieh. C’est une façon de faire entrer une brise légère afin que la température ressentie soit plus agréable. Nous avons engagé ce travail à EnvirobatBDM, afin de mieux comprendre et connaitre ce qui tient du « ressenti », température ressentie, confort ressenti, domaines sur lesquels nous n’avons pas encore de retours calibrés ni en masse, afin de pouvoir prendre en compte ce sujet au moment de la conception.

Pour prendre connaissance du support de présentation de V. Sancho, c’est par ici