Tribune : Sylvain Grisot « Plus qu’un changement des règles d’urbanisme, c’est un changement de système qui est nécessaire »

Tribune : Sylvain Grisot « Plus qu’un changement des règles d’urbanisme, c’est un changement de système qui est nécessaire »

Tribune : Sylvain Grisot « Plus qu’un changement des règles d’urbanisme, c’est un changement de système qui est nécessaire » 955 716 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Défenseur de « l’urbanisme circulaire« , Sylvain Grisot considère que nous devons réinventer notre usage de la ville et de sa périphérie. Si on ne veut pas laisser « la ville du quart d’heure » aux plus riches, c’est sur la ville existante, ses friches et ses usages, qu’il faut travailler. Et trouver les compétences pour y arriver.

L’urbanisme circulaire consiste à dire que, pour un nouveau besoin urbain, on peut commencer à travailler dans le périmètre déjà urbanisé et éviter de consommer du sol. Beaucoup de bâtiments ne sont pas, ou sont peu, utilisés, on peut déjà transformer l’existant en densifiant, en modifiant l’occupation d’un espace, en recyclant les espaces… L’idée est de donner de la lisibilité à chacun sur ce qui est pérenne et durable, et ce qui ne l’est pas. Il faut que par défaut, on évite de construire, de démolir et d’artificialiser.

Cet enjeu de mixité des usages et donc de proximité, de réduire les distances pour éviter d’utiliser la voiture, c’est la notion de ville de la proximité, celle qui laisse le choix. C’est un concept que l’on trouve dès les années 1930 à New York, en réalité. Ce processus qui est lié à la mobilité et à la place donnée à la voiture n’est pas nouveau. Nous avons laissé la voiture dessiner la ville à notre place, et l’objectif est de parvenir à se détacher de cette dépendance à la voiture.
Dire cela à l’échelle parisienne ne prend pas le même sens qu’à l’échelle de territoires beaucoup moins denses. Créer des alternatives, cela veut dire rapprocher des fonctions. Et le concept de ville du quart d’heure pose une question centrale : qui peut se payer la proximité ? Le cadre supérieur peut se rendre à son travail à vélo, vivre au centre. Mais quand on a moins de revenus, qu’on est en processus d’accession, c’est moins vrai.

Pour lire l’intégralité de cet entretien paru dans La lettre du cadre .fr le 29 septembre avec Sylvain Grisot, urbaniste au sein de l’agence de conseil et d’innovation urbaine Dixit et chercheur associé de l’unité mixte de recherche « Espaces et sociétés » de l’université de Nantes, c’est par ici

Pour en savoir plus sur l’ouvrage qu’il vient de publier, c’est par la