Repenser la ville : coronavirus, et après ? Pour de nouveaux compromis urbains

Repenser la ville : coronavirus, et après ? Pour de nouveaux compromis urbains

Repenser la ville : coronavirus, et après ? Pour de nouveaux compromis urbains 882 646 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Par Jean-Marc Offner, directeur général de l’a-urba (agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine). Formé à la fois à l’ingénierie urbaine et aux sciences sociales, il préside l’École urbaine de Sciences Po ainsi que le conseil stratégique du programme de recherche Popsu. Il vient de publier « Anachronismes urbains » (Presses de Sciences Po, 2020).

La ville qui vient est source d’aspirations et d’interrogations nouvelles. Jean-Marc Offner scrute les tendances contrastées de sa résilience tout en questionnant les arbitrages et les compromis attendus au lendemain de la crise sanitaire.

Des tendances plurielles et contrastées pour la ville qui vient.

Comme toute crise, la pandémie renforce et accélère des tendances préexistantes, en exacerbant des aspirations, en déclenchant des passages à l’acte. Tout d’abord, le désir de nature s’est avivé chez les citadins confinés. Les candidats aux élections municipales avaient chauffé les esprits, promettant arbres, potagers urbains, sols vivants. Il reste à savoir pour quoi faire et comment faire : on ne verdit pas de la même façon selon qu’il s’agit de dessiner des trames propices à la biodiversité, de désimperméabiliser des surfaces artificialisées, de créer des jardins de quartiers ou des forêts urbaines, etc. Il reste aussi à inventer les modèles économiques aptes à valoriser le vide plutôt que le plein. Mais l’affaire est adjugée : le futur urbain sera plus vert. Plus vert dans les villes qui réapprendront à faire place au vivant, dans des périphéries retrouvant les pépites maraîchères ou forestières de leur passé, dans un périurbain recréant des liens avec une nature perturbée par le productivisme agricole. La demande de nature s’adresse à toutes les catégories d’espaces.

Deuxième tendance attisée par ces deux mois de chants d’oiseaux, le rejet de la multitude : trop de monde dans les transports, trop d’usagers sur les trottoirs, trop de touristes… Congestion, saturation, la surcharge sensorielle évoquée en sociologue par Simmel (1903) à propos du Berlin de la fin du XIXe siècle paraît insupportable à certains. Mais d’autres se disent heureux de retrouver animation et côtoiement, après des semaines de confinement. Jusqu’à cet arrêt forcé, les grands rassemblements événementiels se portaient bien…

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