Le 1er avril dernier, le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée et Euroméditerranée ont organisé leur second webinaire de la série 2021-2022 intitulée « Regards croisés entre Acteurs de la ville méditerranéenne».
Conformément à la doctrine du Réseau des Aménageurs de la Méditerranée qui vise à structurer une réflexion commune et des indicateurs partagés par les acteurs de la ville méditerranée sur le pourtour de notre Mer commune, cette série traite des référentiels de la ville durable « et désirable » en Méditerranée. Après avoir décliné les principes organisationnels et opérationnels de ces référentiels dans les webinaires 1 (16 novembre 2021) et 2 (le 1er avril), il abordera des sujets transverses portés par ces référentiels. Ainsi, ce second webinaire va décliner les processus, la méthodologie et l’utilisation des référentiels.
A travers cette démarche, les deux structures s’engagent à mettre à nouveau en lumière les savoirs et pratiques qui viennent nourrir la réflexion des Aménageurs de la Méditerranée autour d’une ville respectueuse, bâtie autour de l’humain, dans le respect de l’environnement et de l’histoire.
Les suivants traiteront de thématiques précises portées par ces référentiels telles que la conception climatique de la ville, la dialectique entre échelles urbaine et échelles bâties, la gestion et l’utilisation de l’eau, les formes urbaines adaptées aux villes denses méditerranéennes, enfin, l’utilisation des toitures.
Nous avons le plaisir de mettre en ligne la première intervention du webinaire :
Charles André : Euroméditerranée
Lors de notre précédente présentation en novembre dernier, Euroméditerranée a souhaité présenter les valeurs et les projets que l’EPA voulait instaurer au bénéfice de la ville méditerranéenne durable. Pour ce faire, il a été décidé de mettre en place un référentiel destiné à évaluer et à guider l’ensemble des projets sur le territoire d’intervention d’Euroméditerranée. Ce dispositif est constitué de trois éléments :
- la charte d’engagement, signée par l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire ;
- les outils permettant d’instaurer un cadre de travail collaboratif. Ils sont constitués d’un cahier des bonnes pratiques dont seront issus les guides, référentiels et fiches méthodologiques ;
- les valeurs et principes de la ville méditerranéenne durable et désirable, auxquels l’ensemble des acteurs doit adhérer.
Les objectifs portés par la ville durable sont à la fois des grands principes mais aussi leur déclinaison très objective. Ce sont des outils de pilotage internes et externes qui autorisent l’évaluation lors des différentes phases d’avancement du projet, tout en fournissant une méthode servant de socle aux maîtres d’ouvrages. Cela doit permettre de créer une émulation générale sur le territoire : l’utilisation d’un référentiel commun permet un retour d’expérience et une amélioration constante.
Nous avons pu en constater les premiers effets au bout d’un an de test. Nous nous sommes engagés à expérimenter le dispositif afin de pouvoir l’affiner, identifier ses possibles améliorations, puis le valider. Aujourd’hui on constate qu’on atteint plus de 90% des objectifs, bien que nous n’ayons pas encore toutes les données. Sur les opérations non contraintes par le référentiel, de plus en plus d’acteurs se réfèrent aux bonnes pratiques.
Nous pouvons constater que la qualité des logements augmente, avec notamment de plus en plus d’usages extérieurs (terrasses, toitures, cœurs d’îlots…), un renforcement de la qualité végétale en cœur d’îlot, l’évolution de la matérialité des bâtiments, la transformation de la forme des bâtis et l’utilisation de plus en plus fréquente des dispositifs architecturaux méditerranéens (persiennes, pergolas, brise-soleil…).
Cela pose toutefois des questions sur le futur :
- certains objectifs sont encore difficiles à porter au-delà du permis du construire. Quel cadrage peut-on imaginer lors des étapes de réalisation tout en poussant les opérateurs à garder les objectifs fixés ?
- quelles solutions/sanctions permettent de porter les objectifs, y compris dans le cadre de projets « récalcitrants » ?
- comment rendre la démarche dynamique, communiquée et adoptée par l’ensemble des acteurs du territoire ? (contribution / événement / publication…)
- comment faire évoluer et mettre à jour les objectifs dans une démarche fiable et lisible
Pour découvrir la présentation de Charles André, c’est en suivant ce lien