Nous avons le plaisir de mettre en ligne la deuxième partie de la quatrième intervention du webinaire organisé par l’AVITEM et le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée sur la ville méditerranéenne durable – et « désirable », celle de la représentante de l’aménageur Nice Eco-Vallée.
Pour rappel, ce webinaire du 16 novembre a été l’exercice d’introduction à la série de webinaires qui va se tenir à partir du 1er avril prochain. Il a permis de commencer à mettre en perspective des référentiels et chartes de la ville méditerranéenne durable portés par des aménageurs méditerranéens, mais aussi par des collectivités publiques et des opérateurs professionnels.
Géraldine Lorenz, Chargée de Mission Energie & Qualité Environnementale
Même si cela fait 8 ans que notre référentiel existe, il y a bien sûr des évolutions et des améliorations indispensables. Je vous parlais de la réunion sur les retours d’expérience qui a lieu chaque année et qui est vraiment capitale pour collecter les apprentissages des bureaux d’études qui appliquent ce référentiel, ce qui permet de déterminer un nouveau « millésime » chaque année. On échange également régulièrement avec les certificateurs puisque notre référentiel est aussi structuré en complémentarité avec les autres référentiels existants, que ce soient les référentiels internationaux, nationaux ou locaux. On communique régulièrement lors de salons ou de forums, du type « Forum des projets urbains », ou encore dans le cadre d’assises, de commissions, etc…
Les pistes d’évolution concernent d’abord une réflexion autour de la création d’un « Club Éco-vallée Qualité », puisque grâce à la réunion de retours d’expérience avec les bureaux d’études, nous disposons d’un réseau d’acteurs. Cependant ce réseau reste encore trop limité aux bureaux d’études, alors que nous souhaiterions ouvrir la démarche à une plus grande typologie d’acteurs. Notre objectif serait d’ouvrir ce Club aussi bien aux maîtrises d’ouvrages et aux architectes dans le cadre de réunions annuelles incluant des témoignages de bonnes pratiques pour chaque projet, afin d’insuffler une dynamique à l’échelle du territoire et d’alimenter ce réseau. Nous souhaiterions aussi organiser des visites sur site, conformément à notre volonté de travailler sur le suivi d’exploitation. Nous nous sommes ainsi rendu compte que lorsque l’on est sur site, on perçoit des réalités qui sont différentes des objectifs que l’on peut imposer. Nous pensons qu’il est primordial, en phase d’exploitation, de faire le diagnostic de ce qui a bien -ou moins bien- marché, de façon à faire évoluer le référentiel.
Dans les pistes d’évolution, nous n’oublions pas ce qui concerne la communication et le benchmark, puisque notre vœu vise à élargir le type de public qui pourrait être impacté et mis au courant de cette démarche. Cela va d’ailleurs de pair avec la volonté de mieux impliquer chacun des acteurs pour que la démarche soit mieux intégrée dans l’ensemble des projets et qu’il n’y ait pas de réticences initiales. Nous souhaitons enfin utiliser le référentiel comme argument de vente auprès des promoteurs immobiliers en précisant qu’il s’agit d’un référentiel qui améliore la qualité du logement et qui permet de réduire les consommations d’eau et d’électricité si l’on choisit des systèmes plus performants. Et puis analyser les procédés comparables, s’ouvrir aux pratiques déjà développées en local, en national mais aussi à l’étranger devrait permettre de développer des partenariats tout en s’inspirant de pratiques mises en œuvre ailleurs.
En 2013, le référentiel n’était pas encore obligatoire pour les opérations situées en dehors des ZAC. Nous avons donc largement communiqué pour stimuler les acteurs privés dans le but de leur faire signer une charte les engageant à appliquer le référentiel sur l’ensemble des projets qu’ils portaient et qui étaient situés dans l’OIN. C’est cette action de communication qui a permis de créer ce réseau d’acteurs privés.
Voici un bilan actualisé (diapo page 11), établi grâce à la plateforme en ligne qui reçoit de nombreuses données. Cela nous permet de produire des statistiques sur les performances environnementales moyennes atteintes par les opérations. Nous avons commencé à faire ce bilan 5 ans après le démarrage de la démarche, bilan actualisé chaque année. Aujourd’hui, après 8 ans de mise en œuvre, on a 145 opérations de construction et d’aménagement qui l’appliquent sur le périmètre de l’OIN, avec en moyenne 40% de surface végétale par opération, surfaces végétalisées en pleine terre et surfaces secondaires inclus. En moyenne, une opération dispose d’un coefficient d’imperméabilisation d’un peu plus de 70% et d’une intégration de matériaux biosourcés à hauteur de 6 kg par m² de surface de plancher, essentiellement du bois. Au niveau social, nous travaillons avec la Métropole pour que l’ensemble des projets qui appliquent le référentiel disposent d’heures d’insertion sur les chantiers : le bilan total représente plus de 1900 mois de travail cumulé à temps plein sur l’ensemble des opérations de l’OIN. Nous avons aussi identifié que les opérations, appliquant le référentiel, atteignent de meilleures performances énergétiques que celles fixées par le règlement thermique de 2012 (RT 2012) et un taux moyen de couverture en énergie renouvelable par opération de 65%. Enfin, en moyenne, nos opérations valorisent plus de 80% de leurs déchets en chantier. Ce que nous avons réalisé, c’est que, sans le référentiel Écovallée Qualité, 60% des opérations n’auraient appliqué aucune démarche environnementale.
Pour finir, voici deux exemples de projets certifiés (diapo page 12/13), un projet situé hors ZAC et un autre en ZAC.
Le premier (diapo page 12) est un programme de logements sociaux situé dans le quartier des Moulins lancé dans le cadre du Programme de rénovation urbaine (PRU) du quartier. L’opération a suivi le profil « performant », ce qui correspond au deuxième niveau de performance du référentiel. 1/3 des logements sont équipés de compteurs connectés ; l’opération présente plus de 50% de surfaces végétalisées secondaires par rapport à sa surface de terrain totale, surfaces végétalisées notamment situées en toiture. Elle dispose d’une isolation extérieure en fibre de bois, ce qui est assez ambitieux pour l’époque (2015), sachant que cette volonté avait été assez compliquée à mener à terme du fait de difficultés techniques concernant la réglementation sismique, incendie, etc… Pour finir, elle a valorisé en moyenne 78% de ses déchets de chantier. Elle dispose enfin de nichoirs intégrés en tant qu’aménagements en faveur de la biodiversité et des gravillons recyclés qui proviennent de la Siagne, qui est le cours d’eau situé à côté du Var.
En deuxième projet exemplaire, voici l’opération “Palazzio” qui applique le référentiel avec un niveau excellent, ce qui constitue le meilleur niveau de performance. La particularité de cette opération repose sur l’utilisation du bois, notamment en structure. Au total, 900 tonnes de bois ont été intégrés dans la construction de ce bâtiment, l’origine de ce matériau étant sourcée à plus de 90% en France (Vosges). Cette opération est située dans la ZAC Nice Méridia où il y a déjà une stratégie énergétique poussée, avec un réseau de géothermie, donc un taux d’énergies renouvelables très positif, lequel est encore renforcé par l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit. De ce fait, cette opération dispose ainsi d’une performance bien meilleure que celle imposée par la RT 2012. Enfin, les consommations d’eau prévisionnelles sont inférieures à 40% par rapport à une consommation de référence grâce aux systèmes hydroéconomes mis en place.
La référence au diaporama de Madame Lorenz est annoncée en plusieurs passages de ce texte. Pour le retrouver en intégralité, c’est par la