Webinaire 4 : Le low tech, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (8/10)

Webinaire 4 : Le low tech, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (8/10)

Webinaire 4 : Le low tech, résilience urbaine et solutions innovantes – AViTeM (8/10) 875 694 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Nous poursuivons la mise en ligne des interventions des orateurs du dernier webinaire, consacré au low tech en Méditerranée.

Pour mémoire, le webinaire du 1er juillet est le dernier d’une série de quatre, destinés à traiter de la rareté de ressources de Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci.

Voici la première intervention de la dernière session, celle des solutions territoriales innovantes :

Intervention de Bambooforlife, start-up gestion des eaux usées optimisée par la bamboo technologie

Bonjour à tous et merci à l’AVITEM de nous donner la parole une nouvelle fois. C’est à la fois très riche et très encourageant de faire partie de toutes ces solutions. A chaque webinaire, on a l’impression de s’intégrer parfaitement dans un grand puzzle, qui va finir par devenir immense et qu’il va falloir maîtriser et, s’il faut retenir un terme, c’est celui de la complémentarité qui permettra de construire une fresque magnifique.

Bamboo for Life est une solution fondée sur la nature que l’on appelle le « bambou assainissement ». Bien entendu, je ne vais pas revenir en détail sur tout ce qui a été dit auparavant par l’ensemble des intervenants, mais gardons en tête qu’il y a une urgence climatique, une urgence à tous les niveaux, au niveau de tous les ODDs. On ne va pas les lister ici, mais la plupart sont cruciaux, le réchauffement climatique, la protection des milieux, la raréfaction des énergies fossiles, etc. Pour notre part, nous proposons une solution bien en phase avec les caractéristiques d’une réponse low-tech. Nous n’avons pas la prétention d’être la réponse à tout, mais nous avons une solution qui répond à beaucoup de problématiques.

Je ne vais non plus m’attarder sur l’opposition high-tech/low-tech, mais il y subsiste quelques idées reçues qu’il faut mettre à plat. Ces idées reçues prétendent notamment que les low-tech sont dénués de technologie, qu’elles sont rustiques, qu’elles sont ancestrales ou même dépassées, autant de qualificatifs auxquels nous sommes confrontés régulièrement quand on présente la solution bambou assainissement.

Comme nous l’avons dit en introduction, notre solution utilise la nature, ce qu’on appelle le biomimétisme. C’est sur cette base que nous avons orienté notre programme de recherche-développement, qui a fait l’objet d’une enveloppe de plus de 3 millions d’euros. Nous nous sommes également appuyés sur la connaissance en intégrant à notre équipe plusieurs personnes disposant de thèses de doctorats. Enfin, nous avons été confrontés à la réalité opérationnelle avec l’installation de plusieurs stations. Cette technologie est ainsi qualifié d’ingénieuse et simple à la fois, naturelle, facile à installer et à transmettre. Sa particularité réside dans sa frugalité, sa sobriété en termes énergétiques, puisque les stations sont en grande partie végétalisées. Sans aucun recours aux matières fossiles, nos stations d’épuration sont des paysages et non des zones bétonnées, ce qui fait que nous n’utilisons pas de ciment et très peu de machines-outils. Par ailleurs, comme la plupart des solutions fondées sur la nature, elles créent de nombreuses externalités positives sur lesquelles je reviendrai un peu plus tard.

Le deuxième point clé qui se dégage après toutes ces présentations, c’est que ces solutions réconcilient l’homme et la nature, c’est-à-dire qu’elles permettent de subvenir aux besoins grâce à la nature, tout en percevant cette dernière.

Le troisième point qui est très important, notamment dans les pays modérément développés économiquement parlant, repose sur le fait de co-construire nos solutions avec des partenaires locaux sur le territoire ce qui permet une appropriation. Cela d’une part parce qu’il y a une transmission qui a été faite et une co-construction, et d’autre part parce que la solution est tellement végétale qu’elle est pérenne jusque dans la façon d’être acquise par les populations.

Notre métier c’est de mettre en avant une solution de traitement des eaux usées, donc qui fait de l’épuration. Mais pas n’importe comment, notre solutions possède des particularités d’exception comme le fait que nos stations d’épurations n’utilise que très peu d’énergie, qu’elles n’ont pas de boue d’épuration, qu’elles protègent les milieux puisqu’on peut faire de l’évapotranspiration totale, et n’avoir aucun rejet, on peut même faire de la re-use et ainsi avoir de l’eau en sortie. Ça c’est le premier point qui concerne notre cœur de métier : l’assainissement.

Le deuxième point c’est la biomasse, il s’agit de se demander comment à partir des eaux usées on arrive dans un schéma d’écocircularité à produire du bambou en grande quantité. Cela rejoint plusieurs intervenants qui sont passés avant nous, notamment le projet FAREDEIC (Femmes Arganières et Rurales Engagées pour le Développement Économique Inclusif et le Climat), qui rentre complètement dans notre vision des choses. Pour détailler un peu en fait nous traitons les eaux usées, puis en sortie nous avons de la biomasse qui peut permettre de créer une filière et ainsi de créer de l’emploi, ce qui bien entendu nécessite la mise en place de formation. Donc nous avons un lien commun également avec toutes les personnes qui souhaitent faire des formations sur les low-tech et sur la manière de se les approprier.

Le troisième point, c’est que nous séquestrons du carbone car nos stations d’épuration ce ne sont pas des outils ce sont des bambousaies qui séquestrent du carbone par les chaumes et par les sols.

Le dernier point repose sur le fait que ce sont des bambous qui peuvent parfois être géants et qui   vont, par conséquent, procurer du rafraîchissement climatique en milieu ambiant.

Cela rejoint également un élément qui a été dit à plusieurs reprises, à savoir comment décentraliser les solutions à tous ces problèmes d’assainissement notamment. Nous avons la possibilité, comme cela a été présenté pour les déchets, de pouvoir installer des stations d’épuration à proximité de certaines zones habitées, industrielles, agricoles et de pouvoir faciliter leur déploiement, faciliter leur appropriation par les locaux, faciliter un traitement dans le temps pour pouvoir traiter très rapidement et ne pas avoir à générer soit des flux, soit des transports, soit des quantités astronomiques, en délocalisant.

Finalement je vais conclure sur cette slide là, qui montre que les solutions fondées sur la nature sont des solutions frugales dans leurs besoins mais tellement riche dans leurs externalités. Alors bien sûr il y a la richesse environnementale, mais aussi la richesse citoyenne et d’ailleurs cela rejoint la présentation de Mr Lardic en partie, cette implication des citoyens est essentielle pour ne pas évacuer un problème et ne pas considérer le traitement des eaux usées comme quelques choses qui est déconnectés de la réalité. Parce qu’en l’intégrant dans cette réalité nous allons en faire une force, une force pour re-végétaliser la ville, pour créer de la rentabilité, de la profitabilité.

Car nos stations d’épurations sont là pour traiter de l’eau, ce qui peut dégager des revenus, mais ces revenus peuvent également provenir de la valorisation de la biomasse de bambou. Une autre richesse repose sur le fait qu’elles sont pérennes dans le temps et qu’elles ne nécessitent pas beaucoup d’intervention mécanique ce qui veut dire très peu de pannes et donc très peu d’énergie, etc.

L’intérêt primordial c’est qu’une fois que les stations d’épurations sont installées, la transmission du savoir concernant l’exploitation, pas de l’ingénierie d’installation, va être faites avec les populations et finalement quand vous avez parlée tout à l’heure Mr Lardic de la primauté des financements aux investissement, il faut dire qu’un investissement est rentable seulement si l’on a prévu en amont son exploitation. C’est ce qu’on fait avec le bamboo assainissement, on ne se contente pas d’installer une solution, on l’installe en incluant une formation et une transmission auprès des locaux pour qu’elle soit pérenne dans le temps. Bien sûr nous avons reçu plusieurs labels que vous pouvez observer sur cette page et je vous laisse revenir vers moi si vous avez des questions.

Pierre Massis : Modérateur

Merci beaucoup, je pense que c’est une solution qui va plaire à Mme Le Ster aussi qui va suivre votre intervention. Effectivement, c’est vraiment fondamental d’être en mesure de transférer clé en main quelque chose avec, on le sait bien, très peu de dépenses de fonctionnement, mais surtout un savoir éprouvé et éventuellement une duplication. On pourrait très bien imaginer, par exemple, que cette solution de Bamboo Assainissement se développe dans un camp de réfugiés ?

Bambooforlife, start-up gestion des eaux usées optimisée par la bamboo technologie

 Exactement, parce que nous avons des solutions qui peuvent être transportables, c’est-à-dire qui sont végétalisées mais qui vont être par exemple conteneurisées. Cela, pour permettre d’utiliser la station de traitement sur site et surtout que si le site est délocalisé la solution puisse le suivre.

Si jamais au contraire, c’est une solution qui doit devenir pérenne, cette solution transportable va être couplée à une solution « sur sol en place », c’est-à-dire sans support de container ou de terrain reconstruit, et qui va rester fixe.

Pierre Massis : Modérateur

D’ores et déjà, vous avez des solutions mobiles qui peuvent être envoyées partout dans le monde ?

Bambooforlife, start-up gestion des eaux usées optimisée par la bamboo technologie

 Je pense que c’est quelque chose qui a été dit par d’autres intervenants, ce qui fait l’innovation, particulièrement en low-tech, c’est le besoin. Plus on écoute le besoin terrain, plus on doit s’adapter, c’est quelque chose d’assez inhérent, et nous le voyons de plus en plus. Par exemple, pour des hôpitaux qui doivent se créer de manière très rapide, et qui vont être créés en kit, et dans ces situations là il faut rajouter le kit assainissement. Finalement, que ce soit pour un camp de réfugiés ou pour des solutions qui doivent tester livrée de manière rapide et opérationnelle, on en revient au concret et on finit par développer des solutions en adéquation avec les besoins du terrain.

Pour prendre connaissance de la présentation de Bamboo for Life, c’est par la