Webinaire AVITEM : l’eau en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – Introduction, AVITEM (1/13)

Webinaire AVITEM : l’eau en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – Introduction, AVITEM (1/13)

Webinaire AVITEM : l’eau en Méditerranée, résilience urbaine et solutions innovantes – Introduction, AVITEM (1/13) 2560 1810 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

Il y a quelques jours, l’AVITEM organisait son premier webinaire d’une série de trois, destinés à traiter de la rareté de ressources emblématiques de la Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci. Les trois ressources que l’AVITEM a décidé d’examiner sont l’eau, l’énergie et les déchets.

Le 8 avril dernier, l’AVITEM, dans le cadre du Réseau des Aménageurs, a tenu son premier webinaire, dont nous vous avions donné, en avant-première une synthèse très concise. Ces prochains jours, nous allons revenir sur les différentes interventions afin de vous les faire partager.

Ouverture : Ambassadeur Philippe Meunier 

Après un mot d‘accueil et de remerciements à l’égard de l’ensemble des panélistes comme de l’audience, l’Ambassadeur Meunier souhaite avant tout excuser la Maire adjointe de la ville de Marseille, Madame Samia Ghali qui, du fait de l’intérêt qu’elle porte au projet porté par l’AVITEM et, plus largement aux relations de la Ville avec les partenaires algériens, avait prévu une allocution soulignant ces points. Cependant, retenue par une réunion avec le Maire de Marseille, elle n’a pas pu participer à cette ouverture. L’Ambassadeur Meunier entend ensuite adresser un mot de reconnaissance particulier pour remercier de leur appui nos partenaires, et en particulier l’éco-cité du Ksar Tafilelt,  la wilaya de Ghardaïa et les autorités algériennes, notamment le Ministère de l’Environnement.

« La démarche que nous engageons aujourd’hui consiste en une série de trois webinaires, organisés successivement sur plusieurs semaines. Celui d’aujourd’hui, le premier de la série, va traiter de la ressource en eau, des propositions de solutions en termes d’épuration et de recyclage de toutes les catégories d’eau. L’objectif consiste à donner la parole aux experts , aux praticiens, aux découvreurs, aux partenaires du sud et du nord de la Méditerranée, disposés à échanger sur leur compréhension, sur leurs pratiques, sur les perspectives en matière de gestion et de consommation de l’eau et prêts à réfléchir ensemble au chemin qui mène vers une autonomie assumée.

Le deuxième webinaire qui suivra celui-ci sera consacré à l’énergie et se tiendra le 29 avril. Et puis il y aura un 3ème webinaire, avant l’été, qui traitera de la valorisation des déchets et notamment des déchets ménagers.

Vous l’aurez compris ce premier webinaire s’inscrit dans une démarche globale de « NEXUS » Eau-Énergie-Déchets, car c’est une manière innovante d’aborder ces questions de développement durable, démarche qui est totalement en phase avec l’ADN de l’AVITEM. Vous savez que l’AVITEM est un acteur public français de la coopération au bénéfice des pays du pourtour méditerranéen avec un fort accent sur la durabilité puisque l’ensemble de nos actions, qui va de l’expertise urbaine et territoriale, de la formation destinée aux  élus et aux fonctionnaires territoriaux jusqu’à notre capacité de montage de projets européens, l’animation de réseaux comme celui des Aménageurs de la Méditerranée ou encore notre capacité à appuyer de manière générale l’action extérieure des collectivités territoriales, est structuré par le développement durable. 

 L’exercice d’aujourd’hui est consacré à l’eau, élément crucial et symbolique. L’eau est primordiale à la vie des êtres vivants de la planète et c’est un élément central pour aborder ces thématiques de développement durable. Ce thème est évidemment universel puisque les tensions liées au stress hydrique, les inégalités en matière d’accès à l’eau, les problèmes de qualité de l’eau, les obstacles à la soutenabilité se posent un peu partout sur la planète. Le lien de l’eau avec les autres thématiques est fondamental, on parle aujourd’hui beaucoup de santé à travers la pandémie de Covid et on sait bien à quel point l’eau est déterminante pour la santé humaine et animale. 

 Ce thème de l’eau est d’autant plus crucial qu’on assiste à une situation de raréfaction de cette ressource. Il y a quelques années, les médias titraient souvent sur les guerres de l’eau. A l’AVITEM, nous pensons qu’il y a certainement des défis très forts dans la géographie méditerranéenne, qui vont de plus s’accroître avec la pression du changement climatique, mais nous croyons aussi qu’il y a des solutions. Nous savons que l’histoire de la Méditerranée s’est forgée face à ces défis qui ont depuis toujours été extrêmes et que nous pouvons travailler ensemble. J’insiste sur le terme « ensemble ». Aujourd’hui, un certain nombre des illustrations qui vont être présentées sont des cas extrêmes de cette problématique de l’accès à une eau de qualité, ce qui confirme le fait que, au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest du territoire méditerranéen, ces tensions existent. Elles sont également très diversifiées, car nous pourrions aussi évoquer la problématique insulaire  avec, il ne faut pas l’oublier, l’impact dû aux afflux touristiques. Tout cela fait que la situation méditerranéenne reste fortement connectée à la gestion de la ressource en eau et que, par voie de conséquence, une gestion raisonnée apparaît fondamentale.

Si je puis dire, cette thématique de l’eau s’intègre aisément dans chacun des trois piliers qui forment le développement durable, à savoir l’économie, le social et l’environnemental. Pour l’AVITEM, ces trois piliers du développement durable sont essentiels mais ne suffisent pas : pour qu’un développement soit  « durable », il faut le coupler avec 3 points, qui sont particulièrement mis en œuvre dans l’éco-cité du ksar Tafilelt :

  1. En premier lieu, il est crucial dans la mise en œuvre du développement durable d’avoir une approche de gouvernance inclusive. Vous savez qu’en France le Parlement est en train de discuter d’un texte intitulé « Programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales », qui induit un questionnement vis à vis de la gouvernance, avec une implication des personnes dans ces thématiques fondamentales, non seulement pour des raisons évidentes de valeurs humaines mais aussi en termes d’efficacité. C’est d’ailleurs pour cela que la recherche de solutions locales est très importante car cela permet de voir que, sur de petites échelles parfois, cette implication des acteurs locaux peut être plus facile que dans des grandes métropoles, mais elle reste tout aussi nécessaire quelle que soit la taille du territoire sur lequel nous travaillons. Donc ça c’est un premier élément, la responsabilisation des personnes et l’usage de tous les moyens modernes de discussion et débat, et vous en êtes l’exemple aujourd’hui.

 

  1. Le 2ème thème c’est l’appui sur les savoir-faire traditionnels, sur ce qu’on est capable de réaliser depuis des siècles, voire des millénaires. La Méditerranée de ce point de vue-là, en tant que berceau des civilisations, porte cette capacité à réfléchir, à s’appuyer, à se fonder sur ces savoirs ancestraux, traditionnels, efficaces et adaptés à la géographie dans laquelle nous nous trouvons. 

 

  1. Et puis le 3ème point c’est l’innovation : on ne fera pas de progrès sur la lutte contre le climat, sur le développement durable si l’on n’introduit pas des innovations et surtout des innovations en appui, en dialogue, en complémentarité avec ce qui a été fait jusqu’à présent notamment avant l’ère industrielle et l’ère moderne. 

 C’est l’objet de la discussion que vous aurez en fin de matinée et c’est ce dialogue entre solutions innovantes, pratiques ancestrales et défis contemporains que nous voulons mettre en valeur. C’est, je crois, valable pour l’ensemble de la planète et nous considérons que cette démarche est particulièrement appropriée à la géographie et à l’histoire qui sont les nôtres sur le pourtour méditerranéen. Nous pensons que beaucoup d’éléments peuvent ressortir de cette démarche innovante et prometteuse. Encore une fois je vous remercie tous. »