Première session – Le port, acteur résilient de l’approvisionnement (2/4)
Olivier Lemaire, Directeur général de l’Association internationale Ville-Port. AIVP
Idée 1 : La population mondiale s’urbanise de plus en plus, avec, en 2020, 60% de la population mondiale urbanisée. Par ailleurs, cette population devient de plus en plus littorale, en se concentrant dans les zones d’activités des villes portuaires. Ces métropoles portuaires sont extrêmement peuplées, et il faut les alimenter, les vêtir, les divertir grâce aux points de convergence portuaires : plus de 90% des échanges mondiaux continuent à transiter par les ports
Idée 2 : A partir des années 70/80, le trafic maritime explose. L’atelier du monde, la Chine, a accéléré le mouvement. Si, dans les années 2010, on observe un léger infléchissement, qui correspond à la crise économique et financière, la croissance portuaire globale continue d’augmenter très fortement. Hormis les crises économiques qui peuvent ralentir le trafic, les autres crises, à l’instar de celle de la Covid, n’interrompent pas ce mouvement car il faut continuer à alimenter les échanges dans les villes portuaires. Car les établissements humains qui y sont installés sont tellement importants qu’ils ne peuvent plus s’auto-suffire ou fonctionner avec leurs seuls territoires connectés. Ils doivent avoir recours à l’économie globale, sous peine d’effondrement.
Idée 3 : En lien avec les observations précédentes, la taille des navires augmente proportionnellement. C’est aussi ce qui explique le développement considérable des ports. Leur emprise foncière s’est considérablement élargie, ce qui ne va pas sans poser naturellement des problèmes à la ville, notamment des problèmes d’intégration sociétale. C’est un phénomène aujourd’hui extrêmement puissant puisque la taille de ces navires et le développement portuaire (et toutes les infrastructures et industries qui vont avec) prennent une place prépondérante dans la ville portuaire, qui, pour sa part, devient de plus en plus peuplée avec de nouvelles attentes citoyennes. Il faut parvenir à concilier toutes ces contraintes. Car, si l’on ne peut pas se passer des ports et du trafic portuaire, il faut travailler à le faire accepter, car il est de plus en plus rejeté, parfois violemment, par la population mitoyenne qui ne comprend pas toujours très bien les conséquences en cas de fragilisation de l’activité portuaire. Il est également impératif de travailler à réduire les externalités négatives de l’activité portuaire.
Idée 4 : Un outil fondamental de communication entre les opérateurs portuaires et les populations mitoyennes est le Port Center. Outil structuré par l’AIVP et basé sur les 17 ODD des Nations-Unies, le Port Center les décline en 10 objectifs spécifiques aux ports. Il offre des passerelles permettant aux citoyens de dialoguer avec les acteurs du développement de la ville portuaire avec pour objectif de pouvoir leur donner des réponses, d’allumer des contre-feux par rapport aux fake news qui circulent sur les ports et de leur expliquer le rôle essentiel du port aussi bien au niveau local et territorial qu’au niveau international. Les crises sont autant de circonstances permettant aux ports de tenir leur rang d’acteur engagé auprès des citoyens, renforçant ainsi le lien entre un acteur territorial et les citoyens qui vivent sur le territoire concerné.
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