Lecture : « Urbanisme et biodiversité »

Lecture : « Urbanisme et biodiversité »

Lecture : « Urbanisme et biodiversité » 488 544 Le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée

« Urbanisme et biodiversité » est un ouvrage collectif paru le 3 juin dernier sous la direction de Philippe Clergeau, professeur d’écologie au Muséum national d’histoire naturelle et consultant en écologie urbaine. Il travaille depuis vingt ans sur le thème de la biodiversité en ville. Pour lui, tout projet urbain qui se veut durable devrait commencer par des diagnostics géographiques et écologiques.

L’ouvrage décrit comment l’urbanisme est à un virage de son histoire. La prise en compte de la nature en ville et notamment de la végétalisation participe pleinement à une demande sociétale et économique, tant les services rendus sont importants en ces temps de réchauffement climatique et des besoins de régulation des pollutions et d’ambiances ressourçantes.

Mais l’idée majeure de cet ouvrage est d’aller encore plus loin en plaçant les processus écologiques et la biodiversité au coeur du projet urbain. Il ne s’agit alors plus seulement d’intégrer la nature dans la ville mais de faire un écosystème urbain. Il ne s’agit plus de bâtir un établissement humain mais bien de donner une place aussi importante au non-bâti qu’au bâti. Les très nombreuses compétences réunies dans l’ouvrage fournissent des pistes de réflexion, des méthodes et des exemples de cas concrets qui souhaitent contribuer à un indispensable changement de paradigme du projet urbain.

Dans l’interview qu’il a donnée à La Nouvelle République.fr, Philippe Clergeau présente l’objectif poursuivi par ce livre : « Il s’agit de faire passer aux concepteurs et aménageurs – collectivités, architectes, urbanistes, paysagistes – l’idée qu’il faut prendre en compte le vivant et la biodiversité dans leurs projets et leurs productions. Et de le faire au moment des élections municipales avec un ouvrage de référence, en français, qui regroupe les connaissances sur les façons de construire la ville et d’aménager les territoires. On savait que dans les programmes des candidats, il y aurait cette tendance à vouloir verdir les villes. C’est une demande sociétale qui est maintenant claire. »

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En février dernier, Philippe Clergeau précisait au journal Le Monde le concept de « ville nature » qui lui est cher : c’est « une ville non plus anthropocentrée, mais une ville qui accepte le vivant en son sein. L’enjeu aujourd’hui n’est pas tant de verdir, mais de restaurer la biodiversité, c’est-à-dire non seulement la diversité des espèces végétales et animales, mais surtout les relations qu’elles entretiennent entre elles. Nous avons commencé à végétaliser nos villes ; passer à la biodiversité nécessite une approche plus complexe du fonctionnement des écosystèmes naturels. C’est plus complexe, mais c’est, à mon sens, réellement porteur de durabilité. […] Les écosystèmes doivent être considérés dans leur ensemble « parce que les monocultures sont plus fragiles. Prenez, par exemple, les alignements de platanes que l’on développe partout pour leur résistance à l’environnement urbain. Ils « fournissent » certes des services aux citadins, mais leur fragilité est évidente : le moindre accident sanitaire ou climatique détruira l’ensemble des plantations ».