À l’heure où une certaine reconnaissance par les pouvoirs publics se fait sentir et où la crise sociale et économique bouleverse nos équilibres, il est plus que jamais nécessaire d’ouvrir des espaces de réflexion collectifs, critiques et constructifs : c’est l’objet et la méthode que « L’hypothèse collaborative », ouvrage collectif publié fin 2018 et fruit de la recherche menée par l’agence d’urbanisme, d’architecture et de paysage Atelier Georges et l’architecte Mathias Rollot propose. Il dresse un panorama non-exhaustif mais convaincant sur une pratique en pleine ébullition, construit tant sur des paroles récoltées que des points de vue critique.
De cette conversation avec les collectifs d’architectes français mais aussi avec d’autres acteurs de la ville, les auteurs portent la parole de professionnels qui prônent davantage d’expérimentation, de concertation et de partage des connaissances avec les usagers, ou encore sont passés experts dans l’art du réemploi ou de l’occupation temporaire.
Depuis plus d’une dizaine d’années, des « collectifs d’architectes » essaiment et sont maintenant identifiés tant par les médias que par les institutions. C’est à cette nébuleuse informelle qui recouvre une large diversité de pratiques regroupées sous le thème « faire la ville autrement » que cet ouvrage cherche à rendre compte. Par la mise en avant de méthodes implicatives ou la pratique de chantiers ouverts et vivants, ce nouveau métier invite incidemment nombre d’acteurs, institutionnels et autres, à se questionner sur leurs façons de faire.
Ce projet éditorial vise à établir une cartographie problématisée des savoir-faire inventifs, expérimentations heureuses ou malheureuses des “collectifs” français. Les nouveaux enjeux écologiques, possibilités technologiques et données économiques posent questions, et poussent architectes, urbanistes et paysagistes à se tourner vers d’autres voies, méthodologies et finalités alternatives. Comment penser le devenir des territoires dans l’optique d’intégrer l’imprévu, le spontané, l’autonomie habitante? Sur quelles bases et énergies s’appuyer pour concevoir des dynamiques urbaines et rurales plus cohérentes et soutenables ? Notre hypothèse est celle de la collaboration. C’est à un travail de cartographie et d’interrogation de ces nouvelles capacités collaboratives que tente de se livrer ce projet : un éloge de la collaboration, mais aussi une tentative d’en cerner les potentialités latentes, limites, dangers et dérives.
Publié cher « Hyperville, Cabane d’Edition »
Pour obtenir l’ouvrage en PDF, c’est ici