Nous abordons aujourd’hui l’avant dernière présentation (Acqua Ecologie) de la dernière session du webinaire. Cette partie vise à discuter et présenter les solutions innovantes qui se sont fait jour et valoriser les savoir-faire des partenaires des deux rives de la Méditerranée. L’intervention qui suit est la seconde des trois solutions innovantes, issues du territoire de la région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Pour mémoire, le webinaire du 8 avril est le premier d’une série de trois, destinés à traiter de la rareté de ressources emblématiques de la Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci. Les trois ressources que l’AVITEM a décidé d’examiner sont l’eau, l’énergie et les déchets.
Intervention de Romain Salza : Président, fondateur chez Acqua Écologie
Bonjour je suis Romain Salza, président d’Acqua Écologie. Notre entreprise a développé une réelle expertise sur l’ensemble des actions allant du traitement à la réutilisation de l’eau. Nos solutions sont innovantes et écologiques et portent sur la réutilisation de l’eau, sur l’assainissement mais aussi sur l’eau pluviale, sur tout ce qui est désimperméabilisation des sols, gestion des sédiments et des déchets. Nous avons aussi travaillé sur l’eau potable et sur sa sécurisation au niveau des villes et des sites isolés. Nos recherches concernent également la désinfection avec l’aspect sanitaire, qui prend de plus en plus d’importance et nous avons développé toute une gamme de technologies spécifiques au monde marin et aux eaux de ballast.
Nos solutions innovantes ont une performance considérée comme remarquable puisqu’elles sont en mesure d’éliminer la quasi-totalité des polluants présents dans l’eau. Nous avons développé un savoir de conception unique qui vise toujours en une simplification des processus, basé à la fois sur l’expérience passée, sur les solutions existantes et éprouvées, mais aussi sur les nouveautés et l’innovation high-tech. Nous visons toujours à nous affranchir au maximum des compétences des utilisateurs de manière à avoir des systèmes les plus autonomes possibles et les plus faciles à utiliser, ce qui permet d’obtenir les solutions les plus durables possibles tout en essayant de conserver la possibilité de recycler l’eau sur terre comme en mer.
A travers notre devise « Le futur des SmartCity, SmartPort, GreenShip » (page 3 du diapo), nous mettons en avant l’utilisation de solutions simples et économiques dans leur manière de fonctionner et dans leur gestion sur le long-terme, cela notamment parce que ce sont des solutions qui sont conçues pour être durables. Quand on parle de la réutilisation de l’eau, une interrogation apparaît comme une évidence : pourquoi traiter et rejeter de l’eau plutôt que la réutiliser ?
La réutilisation de l’eau est une des clés du développement durable et cela devient de plus en plus important au niveau mondial. Si l’on prend l’exemple des eaux domestiques, au sein desquelles il convient de distinguer le nautisme et l’habitat terrestre, le fait de recycler l’eau permet d’augmenter l’autonomie, de réaliser au mieux des rejets propres et de ne pas impacter les écosystèmes. Cela va permettre de réaliser des économies d’eau localement ainsi que des économies financières avec une réduction de coût pour la potabilisation. Le fait que les solutions soient décentralisées est un avantage important, comme évoqué par Bamboo for life précédemment, car cela autorise jusqu’à 80% d’économie, que ce soit sur l’énergie nécessaire ou au niveau de la conception des infrastructures, sachant que la localisation territoriale implique un réseau de tuyauterie moindre. Nos solutions minimisent le risque sanitaire : elles ne concernent pas uniquement les eaux domestiques et nos technologies peuvent aussi être utilisées dans les « eaux de process », que ce soit au niveau agricole ou industriel. Ces deux secteurs étant de gros consommateurs d’eau, il nous est apparu important de proposer des solutions pour traiter, recycler, réutiliser l’eau et limiter les prélèvements qui sont déjà très importants et qui génèrent un énorme stress hydrique.
Cette solution, c’est le BioBarrier. Elle a été développée à la fois pour répondre aux normes de rejet les plus strictes au monde et pour pouvoir réutiliser l’eau, sur la base de la norme NSF/ANSI 350 qui est actuellement la norme la plus stricte au monde en termes de réutilisation de l’eau. Pour rappel, la qualité de l’eau ainsi traitée doit être au minimum 250 fois plus performante et plus stricte que la norme eau de baignade. Nous nous permettons d’insister sur l’aspect sanitaire de la réutilisation de l’eau et d’ailleurs nous n’appelons plus ça de l’eau usée-traitée-recyclée mais de l’eau réutilisée, le terme eau usée disparaissant.
Cette technologie est basée en premier lieu sur la dégradation biologique maîtrisée puisque nous avons un système d’aération qui permet de contrôler la population bactérienne qui va venir dégrader les eaux usées. En second lieu, il y a une couche d’ultrafiltration membranaire qui va servir de barrière physique et permettre de stériliser les eaux, de retenir quasiment toutes les bactéries et virus, toutes les matières en suspension, les polluants chimiques, les polluants organiques jusqu’à une quantité maximum d’azote. Tout cela permet d’avoir une eau 100% réutilisable, qui peut aller jusqu’à la potabilisation directement sur site. Toutefois, pour des aspects réglementaires, nous ajoutons des surcouches, en réalité superflues, puisque la potabilisation est atteinte.
La solution est à la fois écologique -elle n’utilise aucun produit chimique, modulaire et polyvalente, puisqu’elle peut être adaptée sur un bateau -péniche, habitat flottant, supertanker- ou en unité modulaire en cas par exemple de catastrophe, avec soit une station d’épuration entièrement modulaire, soit une unité modulaire en containers autour de laquelle s’articule une « base de vie ». Dans ces contextes, nous pouvons déployer des « bases de vie » avec WC, douches, assainissement dont le traitement et le recyclage sont directement intégrés dans ces mêmes containers. Ces solutions sont adaptables au niveau terrestre chez les particuliers ou au sein de stations d’épuration. Comme vous le voyez, nos solutions sont très modulables.
A Marseille, nous avons travaillé en collaboration avec EDF et le Grand Port pour y intégrer en plus la récupération énergétique. Cela fait qu’actuellement nous sommes capables de proposer à la fois le traitement et le recyclage des eaux usées, la potabilisation sur certains sites mais aussi de récupérer l’énergie thermique issue des eaux usées en vue de doubler la quantité d’eau chaude disponible sur un site, ce qui permet d’associer des économies au niveau du coût du traitement en plus des économies énergétiques. Cela peut être très intéressant pour les sites qui sont isolés ainsi que pour les grands consommateurs d’énergie.
Enfin, cette technologie de pointe d’ultrafiltration membranaire est très durable puisque les membranes disposent d’une durée de vie qui peut aller de 2 à 10 ans et même jusqu’à 15 ans pour les systèmes membranaires. Il s’agit donc bien d’un consommable, mais qui ne doit être changé que tous les 10 à 15 ans.
Nous disposons d’une autre technologie inscrite dans notre démarche « Net Zero Water », c’est la technologie « MacroFITT ». Cette solution est basée sur une technologie de « lit fixe », c’est-à-dire que les bactéries sont fixées sur un support pour pouvoir dégrader la matière. Cette technologie est actuellement déployée en Amérique du sud, dans certains pays africains, et en Mongolie, notamment dans les yourtes. Cette solution permet de créer très facilement une station d’épuration sur place en travaillant en lien avec les acteurs locaux. Ces acteurs préparent le terrain en créant les bassins, les technologies étant apportées par notre entreprise. Ces solutions, une fois installées, ont une durée de vie allant de 50 à 100 ans. Du fait de l’absence de pièces en mouvement dans les cuves, cela conduit à la réalisation de stations d’épuration simplifiées, économiques et durables, ce qui est essentiel dans des endroits où il est difficile de ramener facilement des pièces ou de la maintenance. Ce modèle a par exemple été posé en Tanzanie, avec des bassins creusés sans machines et des liners posés à la main. Nous le voyons, ces solutions sont faites pour des zones isolées et/ou pour des territoires recherchant un maximum de résilience. Avec cette technologie on peut monter jusqu’à 7500 m3/ jour, ce qui signifie qu’il est possible d’opérer sur des sites allant jusqu’à 75 000 personnes où l’eau sera recyclée et réutilisée.
Voilà une illustration des solutions proposées par Acqua Écologie. Quel que soit le projet, traitement et/ou gestion de l’eau, nous sommes en mesure de proposer des solutions, que ce soit en Sibérie ou à Dubaï, car nous avons élaboré de nombreux cas d’études avec des partenaires et nous pouvons produire localement la meilleure solution pour avoir un système le plus résilient et adapté possible aux conditions locales. Voilà je vous remercie de m’avoir permis de participer et de présenter une partie de nos solutions, sachant que nous avons à peu près une cinquantaine de solutions différentes… A ce titre, nous avons des nouveautés très innovantes qui seront présentées au salon Pollutec 2021.
Pour avoir accès à la présentation de Acqua Ecologie, c’est par ici
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