Cette semaine, nous terminons le feuilleton présentant les différentes interventions qui se sont succédé lors du webinaire donné par l’AVITEM et ses partenaires le 6 novembre 2020.
Après la présentation de la dernière intervention de la 3° session [“La crise sanitaire est-elle un facteur de renforcement de la coopération entre plateformes portuaires ? (3/3)], tenue par M. Provinciali, Secrétaire général de l’Autorité de système portuaire de la mer Tyrrhénienne du Nord, nous livrerons à nos lecteurs, ce vendredi, quelques échanges entre le public et les orateurs présents. Puis nous publierons la conclusion de l’Ambassadeur Valero, qui a été l’excellent modérateur de l’ensemble des sessions.
Idée 1 : La position de M. Guillaumet sur le fait que la coopération commence là où la concurrence n’a plus de réponse est totalement partagée. Il est important d’y ajouter plusieurs idées pour expliquer comment la législation sur les ports italiens change, avec le passage d’une vision de concurrence vers une vision de coopération.
Avant 2016, nous avions une loi qui stipulait que, pour chaque port, il y avait une autorité portuaire. Chaque port italien était, de facto, en concurrence avec les autres. Nous avons beaucoup de ports. Cette concurrence était un véritable problème pour le développement des ports italiens. La loi a changé et nous sommes passés à un réseau de ports. Dans cette configuration, des groupes de ports ont été réunis dans une seule autorité portuaire et nous sommes passés de la concurrence à la coopération entre ports italiens, point essentiel avant même de discuter de coopération avec des ports internationaux. L’autorité portuaire de la mer Tyrrhénienne réuni les ports de Livourne, de Piombino, de Portoferraio, de Rio Marina, de Cavo et de Capraia Island. Deux de ses ports sont des territoires très rapprochés et c’est donc très utile qu’ils fassent partie de la même autorité, en termes d’investissement, d’attractivité du trafic et de partage des infrastructures publiques.
Notre autorité de système portuaire est la 6ème plus importante d’Italie, et il faut reconnaitre le succès de l’initiative qui a consisté à partager la même stratégie et qui a contribué à la croissance de ce réseau de ports.
Idée 2 : Nous croyons en la coopération, son premier outil résidant dans les associations. Pourquoi les ports qui sont en concurrence devraient-ils être dans les mêmes associations ? Pour partager des stratégies, des points de vue politiques vis à vis de la Commission Européenne, pour partager des stratégies technologiques et l’innovation. Dans toutes les associations, nous mettons de côté la concurrence car nous avons les mêmes objectifs à atteindre.
A Livourne, nous avons décidé de décrire notre stratégie à travers un document, le plan stratégique de notre réseau de ports et nous partageons les guidelines de UNCTAD pour être sous l’égide des règles et des recommandations internationales. Les ODD sont la clé du développement durable des ports. Nous ne pouvons atteindre ces objectifs par nous-mêmes, nous devons partager ces idées, ces stratégies car ces objectifs sont essentiels pour l’ensemble du monde et pas seulement pour l’Italie ou pour Livourne.
Idée 3 : Tous les ports historiques de Méditerranée se situent dans des villes historiques, ce qui explique que la relation entre les ports et les villes est très importante. A Livourne par exemple, le dialogue avec la ville est essentiel. L’avenir des ports, la stratégie pour demain, c’est de se concentrer sur l’environnement, le développement durable, l’économie verte, etc. Pour faire cela, nous menons des projets avec de nombreux ports. Nous sommes partenaires de projets européens et nous partageons des idées, des innovations, des stratégies, des technologies avec l’Espagne, la France, et il est important de coopérer avant tout avec ses voisins directs d’abord. La Méditerranée doit redécouvrir la nécessité de la coopération car, d’un côté il y a la mondialisation, d’un autre la crise de la Covid et il est impossible pour les ports d’imaginer qu’ils pourront s’en sortir tout seuls. Nous devons mettre l’accent sur les liens dans les associations car, dans les prochaines années les associations européennes seront les tables de négociation les plus importantes.
Pour avoir accès à l’intégralité de la présentation PPT de M. Provinciali, c’est par ici