Nous entamons aujourd’hui la mise en ligne des interventions des orateurs du dernier webinaire, consacré au low tech en Méditerranée.
Pour mémoire, le webinaire du 1er juillet est le dernier d’une série de quatre, destinés à traiter de la rareté de ressources de Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci.
Voici l’introduction de ce webinaire :
Intervention de Philippe Meunier : Ambassadeur, Directeur général de l’AVITEM
Bonjour à tous et bienvenue sur ce webinaire !
Ce webinaire, comme les précédents, promet d’être passionnant. Aussi, soucieux de laisser la parole aux experts, mon introduction, rapide et concise, sera destinée à apporter quelques considérations transversales sur l’innovation en général et sur la démarche low tech en particulier.
Rappelons que, dès l’origine, le sujet que nous avons abordé à travers ce cycle de webinaires a porté en priorité sur la question du changement climatique, mais vue sous un angle novateur. Un angle articulé à la fois autour de la réflexion et de la recherche opérationnelle, et qui consiste à mettre en avant l’économie circulaire. Cet effort de construction, de réflexion, de recherche de solutions repose sur une nouvelle vision de l’économie, ce que l’on retrouve avec l’économie circulaire, mais aussi, plus largement, le développement durable, et puis, évidemment, la résilience.
En premier lieu, je tiens donc à redire que tout le sens de ces webinaires consistait à montrer que l’innovation n’est pas uniquement une affaire technologique, que l’innovation dépend aussi beaucoup des politiques publiques. L’innovation est aussi comportementale, en valorisant la volonté de faire évoluer les attitudes et les postures, de réfléchir à des nouvelles formes d’organisation plus résilientes, plus inclusives et qui tiennent compte de la réalité territoriale, ce dernier point étant crucial. Sur ce dernier élément justement, je pense que pour les pays du pourtour méditerranéen, le besoin de disposer d’un travail novateur, fondé sur les caractéristiques territoriales et sur ses différentes échelles est vraiment très important, notamment en cette période de crise que nous vivons. Pour revenir sur le fondement de ce point, l’innovation ce sont les technologies mais pas uniquement, et le développement durable ne pourra marcher que s’il y a réellement une remise en cause, une volonté de s’organiser autrement, de penser autrement et d’être extrêmement concrets dans les résultats, puisque c’est ce qu’attendent tous nos concitoyens, sur l’ensemble des rives méditerranéennes.
Le second point, qui est complémentaire mais en apparence inverse, c’est qu’au sein même des technologies, la résilience est cruciale. Je remarque d’ailleurs que le terme de résilience, bien avant qu’il ne devienne un terme très employé en matière de développement durable, c’était avant tout un terme d’ingénieur, puisque nous parlions de résilience des matériaux et des technologies. Et c’est aussi une question que nous devons nous poser, car d’une part ces technologies que nous utilisons aujourd’hui, et qui nous ont permis de continuer à travailler pendant la crise de la Covid, sont en fait des technologies souvent extrêmement voraces en énergie. Il y a un certain nombre de technologies que l’on a longtemps appelé les nouvelles technologies qui sont formidables, mais quand on les regarde du point de vue du développement durable, elles ont aussi leurs défauts, qui multiplient les déchets, etc.
Deuxième élément de ce second point, il est essentiel que ces technologies soient adaptées à la diversité des contextes, puisque si la Méditerranée est une communauté, un ensemble humain et géographique, il faut relever sa diversité de géographie, de climat, d’histoire, comprenant notamment des situations insulaires ou portuaires. Cela implique qu’il faut s’adapter à un grand nombre de contextes variés et de ce point de vue-là les technologies doivent être parfois robustes, parfois simples d’accès et d’utilisation, pour des questions d’appropriation par les individus notamment. Il me semble que c’est une question essentielle, de prendre conscience que, dans ce contexte d’une Méditerranée extrêmement diversifiée, il nous faut des technologies performantes et adaptées mais surtout adaptables et agiles. Il en existe beaucoup et je pense que vous allez le montrer aujourd’hui !
Je conclurai mon introduction en remerciant l’ensemble de nos partenaires, tous issus des territoires méditerranéens et tous venant témoigner de leur expertise et en même temps de leurs convictions. Je ne peux pas citer tout le monde mais bien sûr je pense en premier lieu à nos partenaires algériens. Et puis je veux également citer la très forte implication de nos membres, et plus précisément de nos deux membres les plus récents, la ville de Marseille, qui a rejoint l’AVITEM en janvier -et d’ailleurs je salue et remercie Jean-Charles Lardic d’être avec nous aujourd’hui-, ainsi qu’un membre encore plus récent qui est la Collectivité de Corse, qui tout au long de ces webinaires s’est impliquée, que ce soit du côté secteur public ou du côté secteur privé. Je pense que c’est un bel exemple de travail en commun et d’apport mutuel de savoir-faire de la part de ces acteurs territoriaux qui ont en partage une même région et des préoccupations semblables et qui ont su inventer une multitude de solutions pour arriver vers un meilleur.
Ces webinaires, inscrits dans la régularité, ont suscité un réel attrait de la part des nombreux acteurs méditerranéens. J’en veux pour preuve l’intérêt que cette série de webinaires a provoqué quand nous l’avons présentée dans le cadre des 12èmes Rencontres de l’Action internationale des collectivités territoriales, organisées par Cités Unies France à Paris le 29 juin dernier. Cet exercice que nous avons mené tous ensemble depuis le mois d’avril a suscité beaucoup d’intérêt de la part des élus qui étaient nombreux, venant de France et du continent africain.
Tout cela pour vous dire que nous sommes très heureux, non seulement de savoir que ce cycle de webinaires a très bien fonctionné, mais qu’en plus il intéresse ceux qui n’en avaient pas encore connaissance. C’est pourquoi nous continuons à en faire la promotion, notamment à travers les transcriptions qui sont faites sur la base des interventions et les publications qui en émaneront.
Je m’arrête là et tiens encore une fois à vous remercier d’être présents aujourd’hui !