Le forum Medports s’est tenu le 25 juin dans les locaux du Grand Port de Marseille-Fos sur un agenda mettant en exergue la durabilité de l’activité portuaire : « Comment les Med ports feront-ils face au défi environnemental ? »
Après une introduction politique sous les auspices de la Métropole et du GPMM, le Forum a laissé la parole à Madame Patricia Ricard, de l’institut Paul Ricard. Elle a rappelé l’urgence qu’il y a à agir et a précisé l’accélération de la place de la société civile dans ces cadres politiques contraints que sont les COP. Elle s’est félicitée de la création de plateformes qui, depuis la COP 22 de Marrakech permettent de mutualiser les recherches et partager les bonnes pratiques. Elle a défendu le concept de blue economy, qui prône la notion de rupture, contrairement à la green economy qui ne propose que des compensations jugées trop molles. Elle a enfin cité deux nexus à suivre fondamentalement : le nexus océan/climat/biodiversité et le nexus eau/énergie/déchets. Elle a conclu en rappelant que les maîtres-mots étaient agilité et complexité dans les actions à entreprendre, les ports étant en première ligne sur les questions de climat et de déchets.
La prise en compte des problématiques environnementales est un sujet parfaitement traité par les différents acteurs portuaires maritimes, les constructeurs et les équipementiers. La mise en réseau de ces acteurs à travers différents dispositifs, (MedPorts, AIVP, ESPO, et même AVITEM avec une dimension plus modeste) est fondamentale dans ce cadre, puisque le partage des bonnes pratiques et des expertises font que ce secteur largement polluant se déclare aujourd’hui comme l’un des plus avancés sur les réponses à apporter aux enjeux environnementaux. Des recherches, des innovations, des analyses de laboratoire, des scénarios de risques, des simulations d’impacts en termes de mortalité et de morbidité des habitants des zones littorales et au-delà, des routes alternatives, de nouvelles motorisations, des réponses sociétales aux flux touristiques, des investissements colossaux sur les matériels (navires et machines à quai), des formations du capital humain, des ateliers de travail sur des thématiques réglementaires et/ou techniques… les actions et les exemples ne manquent pas de la part de ces acteurs qui ont en tête une préoccupation partagée : celle de décarboner une activité trop souvent critiquée pour sa nuisance et son atteinte à la qualité de l’air sur des territoires très vastes, au regard de son développement qui va se poursuivre, si l’on en juge par les velléités des partenaires chinois concernant les nouvelles Routes de la Soie.