Dans la continuité de ce que nous vous avons présenté mercredi 9 août, nous avons le plaisir de vous communiquer la suite des propos échangés lors du 8° webinaire de l’AVITEM qui s’est tenu le 10 novembre 2022 et dédié à la thématique :
« Acuité du défi énergie/climat en contexte euroméditerranéen »
Nous précisons qu’il vous est possible de retrouver l’intégralité des échanges de ce webinaire (des précédents et des suivants) sur la chaine You Tube du Réseau des Aménageurs de la Méditerranée. Le webinaire du 10 novembre est à retrouver en suivant ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=qOXHwAIWCuU&t=188s
Pour prolonger cette réflexion avec la vision d’un troisième pays méditerranéen, cette fois-ci sur la rive Est, l’AVITEM a souhaité entendre M. Elie Mansour, Directeur du département de la planification et conception urbaine à ONU-Habitat Liban afin de traiter de l’insécurité énergétique et de la solidarité qui en est son corollaire.
En effet, le Liban est très vulnérable à toutes les échelles, pas seulement sur la question énergétique.
Le Liban est le pays le plus urbanisé du monde arabe et l’un des plus urbanisés du monde, avec 88,76 % de sa population vivant dans des zones urbaines et la majorité – estimée à 64 % – résidant dans les zones métropolitaines de Beyrouth et de Tripoli. La croissance urbaine rapide et incontrôlée et l’étalement sont concentrés dans et autour des principales villes côtières, contribuant aux défis socio-économiques et environnementaux pré-existants auxquels le Liban continue de faire face.
Aujourd’hui, les défis économiques, sociaux, urbains, démographiques, politiques et de développement du Liban ont été aggravés par de multiples crises récentes et parfois encore en cours : la crise prolongée des réfugiés syriens, le soulèvement civil d’octobre 2019, la pandémie de COVID-19, l’effondrement socio-économique et financier continu, les impasses politiques et l’explosion du port de Beyrouth en août 2020. Toutes ces crises ont entraîné des défis, en particulier dans les milieux urbains. Certains rapports affirment que plus de 50% de la population est pauvre et plus de 25% est extrêmement pauvre. A cela s’ajoute l’explosion du port de Beyrouth qui a eu des conséquences sur toutes les activités économiques.
En 2018, la demande moyenne d’électricité au Liban a été estimée à 3 000 MW alors qu’EDL a fourni environ 1 800 MW soit environ 60%). En 2021, avec le manque d’approvisionnement en carburant et de maintenance suite à la pénurie de devises étrangères, la production d’EDL est tombée à 500-600 MW. On s’attend à ce que la demande baisse parallèlement à la baisse du PIB réel d’environ 20 % à 2 400 MW, par conséquent le déficit d’approvisionnement est estimé à 1 800-1 900 MW en 2021. Les générateurs de calculs sont aujourd’hui encadrés et jouent un rôle essentiel dans la production d’électricité au Liban.
À cause de la crise financière actuelle et de la dépréciation aigue de la monnaie, du coût des générateurs qui comptent seulement sur le combustible au milieu des quartiers, et en ajoutant que l’électricité publique n’est nullement fournie, il y a des régions où il n’y a pas d’électricité publique. La majorité des matières premières pour faire fonctionner les usines sont en dollars tandis que le budget du gouvernement est, lui, en livres libanaises.
Avant la crise économique, 1,00$ était l’équivalent de 1500 livres libanaises. Aujourd’hui, 1,00$ vaut 40 000 livres libanaises. Au début de l’année, tout le budget prévu pour 2022 ou même 2021, était prévu pour 1500 livres, mais s’est transformé en 40 000 livres.
En 2010, le gouvernement libanais s’était engagé à substituer 12% de l’énergie issue du combustible fossile par de l’énergie renouvelable d’ici 2020. Cet objectif n’a pas été atteint. Une stratégie nationale de l’efficacité énergétique a été établie en 2011 par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. En 2012, la facturation nette, net metering, a été lancée. C’était le premier rapport à la contribution prévue déterminée au niveau national dans le cadre du Climate Change Convention. En 2015 le plan d’action des énergies renouvelables a été publié, ajourné en 2022. De 2016 à 2020, il a été décidé d’élever l’engagement de 12% à 30% jusqu’à 2030. Voici donc un historique des actions publiques légales.
Pour accéder à la suite de la présentation de M. Elie Mansour, c’est par ici.