Dans la continuité de ce que nous vous avons présenté la semaine dernière, nous avons le plaisir de vous communiquer la suite des propos échangés lors du dernier webinaire de la série « Regards croisés entre acteurs de la ville méditerranéenne ». Ce webinaire, qui s’est tenu le 23 novembre 2022 traitait de la thématique suivante :
« Densités urbaines en Méditerranée »
Nous vous rappelons qu’il vous est possible de retrouver l’intégralité des échanges de ce webinaire (des précédents et des suivants) sur la chaine You Tube du Réseau des Aménageurs de la Méditerranée. Le webinaire du 23 novembre est à retrouver en suivant ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=5EWUH4q3hm4&t=4s
Salma Khoudmi – Chargée de la qualité architecturale, urbaine, paysagère et environnementale ; EPA Euroméditerranée
Le travail d’Euroméditerranée prend naturellement en compte la densité. Il y a deux grandes phases :
L’îlot M5 est parmi les premières opérations conçues, avec une densité assez mesurée pour un COS de 2,4. Aujourd’hui, les COS sont beaucoup plus élevés. Les paramètres arbitrant le choix de la densité diffèrent à chaque fois. Ce travail est intéressant dans sa transition du privé au public avec des systèmes d’espaces semi-privés/semi-publics. L’accès au logement se fait en traversant une succession de scènes depuis l’espace public jusqu’au logement. L’opération se distingue par une hybridité des formes typologiques. De nouvelles constructions se mélangent à des infrastructures réhabilitées. La diversité de formes architecturales participe à créer cette composition. Cette opération se penche sur la transition de l’intime au public et l’hybridité des formes architecturales.
Ensuite est venue l’expérimentation du parc habité où le même architecte a travaillé sur l’îlot ouvert. Si le précédent était plus des macro-lots, ce projet est dans un secteur urbain. L’idée s’est construite autour du parc habité : on habite un paysage. La continuité du paysage se fait dans l’articulation avec le bâti. Ce projet interroge les interactions avec le vent, les brises marines, la ventilation, la création d’un rapport au cœur d’îlot et au paysage.
L’objectif était de limiter au maximum l’emprise au sol tout en levant une assez forte densité avec un important COS de 4,3. Cela induit des formes très élancées qui se dessinent dans le paysage. Certains bâtiments vont jusqu’au R+7.
Cette expérience est réellement source de débats et de questionnements, puisque le quartier est senti et perçu comme dense par les habitants. Faut-il penser la densité avec des seuils ? Y a-t-il des seuils max de hauteur, d’emprise au sol, devant être régulés et limités ? Cela interroge la possibilité de maintenir une continuité de cette densité, en prenant en compte la création d’une certaine massivité et la perception du paysage dans la hauteur par les habitants. Cette perception du paysage et de la densité sera sensiblement différente pour un piéton, ce qui doit aussi être pris en compte.
L’îlot Smartseille a été un démonstrateur, le premier îlot conçu dans le quartier des Fabriques, toujours en construction. Cet îlot réfléchit la densité en termes de mutualisation, c’est-à-dire ce qu’on gagne à habiter ensemble. Il n’est pas seulement question d’habiter les uns à côté des autres, mais de partager des ressources et des espaces notamment dans une logique de sobriété environnementale. La matérialité des espaces est ainsi mutualisée. En prolongeant la réflexion sur les bienfaits du vivre ensemble, il propose un ensemble de services partagés intégrant une conciergerie, des commerces, une toiture terrasse commune, un parking ouvert aux usagers extérieurs car on s’aperçoit que des espaces ne sont pas optimisés. L’îlot est raccordé au réseau de chauffage de la boucle à eau de mer.
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