« Crise climatique et fracture sociale : voici les plus grandes menaces qui pèsent sur la planète »
Comme chaque année, le Forum économique mondial (Davos) publie le classement des risques qui pèsent le plus sur l’humanité. À court et à long terme, malgré la pandémie qui sévit depuis deux ans, c’est le changement climatique qui représente le plus grand danger. Mais attention à ne pas sous-estimer les risques de fracture sociale, alerte le rapport. Cette menace s’est considérablement accrue depuis le début du Covid-19, en raison, notamment, de l’inégalité d’accès aux vaccins.
C’est un rendez-vous incontournable pour les dirigeants d’entreprises, gouvernements et membres de la société civile. Chaque année, à la mi-janvier et pour une semaine, se tient le célèbre sommet de Davos. Mais cette année, comme en 2021, le Forum économique mondial a été reporté à cause de la pandémie de Covid-19. L’évènement se tiendra finalement au début de l’été mais cela n’a pas empêché le WEF de publier son traditionnel rapport des risques globaux (Global Risks Report 2022).
Cette enquête annuelle très attendue, fruit d’un questionnaire réalisé auprès de 1 000 dirigeants, experts et associations, classe les risques qui menacent l’humanité. Alors que la planète entière subit le Covid-19 depuis maintenant deux ans, la pandémie n’est pourtant pas en haut du classement des risques à long terme qui pèsent sur le monde. Elle fait même « pâle figure« , selon les termes du WEF, face au changement climatique.
Et pour cause, les trois principaux risques mondiaux pour les dix prochaines années sont : l’échec des mesures climatiques, les évènements climatiques extrêmes et la perte de biodiversité. « La crise économique créée par la pandémie de Covid-19 risque de retarder les efforts de s’attaquer au changement climatique en encourageant les pays à donner la priorité aux mesures à court terme pour rétablir la croissance économique, indépendamment de leur impact sur le climat, plutôt que de poursuivre une transition verte », notent les auteurs du rapport. Même à court terme, dans les deux prochaines années, ce sont les évènements climatiques extrêmes, qui apparaissent comme les plus préoccupants.
Si la crise climatique est ainsi la plus grande menace, attention tout de même à ne pas sous-estimer les autres sujets. Notamment l’érosion de la cohésion sociale, la crise des moyens de subsistance ou encore la détérioration de la santé mentale. Trois menaces qui ont considérablement empiré depuis le début de la pandémie. « Les inégalités d’accès aux vaccins et la reprise économique inégale qui en résulte risquent d’aggraver les fractures sociales et les tensions géopolitiques », écrit le WEF. Selon les dirigeants, l’érosion de la cohésion sociale est même la principale menace à court-terme dans 31 pays, dont la France.
« Les disparités qui mettaient déjà les sociétés à l’épreuve devraient maintenant s’accentuer – 51 millions de personnes de plus devraient vivre dans l’extrême pauvreté par rapport à la tendance pré-pandémique avec le risque d’accroître la polarisation et le ressentiment au sein des sociétés », indique le WEF. « Dans le même temps, les pressions intérieures risquent de renforcer les positions d’intérêt national et d’aggraver les fractures de l’économie mondiale ».
Pour prendre connaissance du rapport et notamment de l’analyse des 5 risques majeurs identifiés par la France (page 100), c’est par ici