Pour bien commencer l’année 2022, le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée a le plaisir de poursuivre la mise en ligne de cette initiative originale et dynamique soucieuse de créer du lien entre les peuples de notre Mer intérieure.
Voici l’épisode 2 de la série d’articles-épisodes de « The Boat Project » : L’ouverture
Après cette première période, de lancement, le projet commence à prendre de l’ampleur dès le mois d’avril 2021, à partir de plusieurs rencontres centrées sur 3 domaines différents :
- Les concepts éducatifs et les fondements du projet
- la collaboration en Méditerranée
- la navigation
C’est au fil de ces réunions passionnantes dont beaucoup ont lieu en visio, signe du temps, que les questions soulevées permettent d’affiner le concept et de rentrer dans le concret. C’est assez vertigineux de voir à quelle vitesse l’on passe de l’idée à la réalisation lors d’une réunion avec des personnes de terrain, celles et ceux qui savent être avec un pied dans chaque camp. Qui savent que tout dépend de la cohérence de la proposition avec sa mise en place effective. Ce fut le cas avec Guillaume Huet et Kim-Anne Kennibol de la Région Sud, mais aussi Christophe Gargot et Nicole Suarez de la Région académique PACA.
La question du fond :
Après avoir expliqué le concept, ce voilier traversant la Méditerranée pour se déployer dans chacune des villes-port en école nomade du vivre-ensemble, la question essentielle du thème fait inexorablement surface: de quoi vont finalement parler ces jeunes, quels contenus auront les ateliers pédagogiques qui seront réalisés dans chacune des villes-port ?
Est-ce que ce sera autour des questions d’environnement, thème tellement actuel, tellement central au moment où se déroule à Marseille le Congrès de l’UICN ? Est-ce que ce sera autour des enjeux dramatiques liés à l’immigration, aux routes migratoires en Méditerranée ? Sur encore bien d’autres thèmes ?
Il aura fallu de longs dialogues pour expliquer à nos interlocuteurs que rien de tout cela, ou plutôt tout cela et bien d’autres choses sont au cœur du projet: l’écologie, l’immigration, l’économie, le transport, l’accès à l’eau, les relations humaines, le dialogue, les langues, la nourriture, la famine…
Car il ne s’agit pas de choisir des thématiques et les développer avec les participants, mais de partir de l’expérience humaine des navigants, ces jeunes « Compagnons de la Méditerranée » qui seront en contact avec la mer et les habitants de ses rives, qui seront à même de voir au-delà de l’eau afin d’en extraire les interprétations pertinentes pour chacune des étapes.
Tout le projet se déroule en permettant à chaque participant de transformer la mer en un signifiant en relation intime avec son expérience individuelle et groupale. Ce qui pour les un.e.s est un lieu de plaisir, est pour d’autres un lieu de tourment. Ce qui est pour les un.e.s un élément de pureté, est pour d’autres un terrible enjeu de santé.
Le projet a comme objectif de faire dialoguer les habitants de rives différentes et de contextes distincts sur les réalités qui les touchent, celles discernées par les Compagnons et celles soulevées par la société locale.
Le projet est donc basé sur les interprétations individuelles des significations qui sont données par chaque culture et chaque personne aux éléments constituant notre environnement méditerranéen.
L’équipe s’étoffe :
En septembre 2021, et suite à un appel à candidature, une nouvelle personne intégra l’équipe, sous le titre de responsable des opérations. Il s’agit de Claudia Benítez, dont l’expérience au sein de projets de sensibilisation comme The Walk, du Good Chance Theater apporte au Boat Project toute une série de composantes essentielles. Elle s’attacha dès son arrivée à détailler le programme des étapes, développer les partenariats et à préparer un projet pilote pour avril 2022.
Claudia s’occupa également de lancer l’appel à candidatures concernant les Compagnons de la Méditerranée, dont l’objectif est de recruter 8 jeunes volontaires (autour de 25 ans) venant des 8 villes-étapes prévues pour 2022-23 (Marseille, Tanger, Barcelone, Alger, Gênes, Tunis, Palerme et Bastia). Ces jeunes, souvent en année de césure, ont l’opportunité de vivre une expérience inédite dans des domaines liés à l’éducation, à l’engagement social et aux métiers de la mer, entre autres.
C’est grâce aux premiers partenaires que des liens se sont tissés au niveau méditerranéen avec les villes de Barcelone, Gênes et Tanger. Ceux-ci ont permis l’entrée dans l’aventure des musées maritimes de Barcelone et Gênes, de la Fondation communautaire Tamkeen de Tanger et d’autres associations locales.
Grâce à l’équipe d’Avitem, une réunion en visio permit la présentation du projet à la responsable des affaires Méditerranéennes au sein de la Collectivité de Corse, en octobre dernier, qui fut accueillie avec grand enthousiasme. C’était donc l’opportunité d’intégrer Bastia comme l’une des étapes du projet et d’en faire également l’une des villes présentes dans le projet pilote, avec Marseille et Barcelone. Une « triangulation » porteuse de sens, tant ces 3 villes définissent un espace culturel et géographique varié mais proche, capable de nous permettre de tester le projet tant au niveau des contenus que celui de la logistique.
La navigation :
Puis une phase essentielle fut aussi franchie en décembre avec l’aide de Flavia Faggiana, skipper et « experte de la mer » marseillaise à qui nous avons fait appel pour développer le cahier des charges technique des traversées et pour nous aider sur la recherche des embarcations les plus pertinentes pour le projet. Il fallait bien sûr trouver un voilier capable de faire ce périple long de 10 mois dans les meilleures conditions, mais aussi une équipe humaine d’une grande capacité professionnelle et d’une motivation sans faille.
La suite dans le prochain épisode, afin de savoir si nous avons trouvé cette perle rare !
A bientôt !
A suivre !
DAVID STOLERU