Demain, nous débuterons la publication de la dernière série de retranscriptions des webinaires du premier semestre. Pour mémoire, ces webinaires ont eu pour objet de traiter de la rareté de ressources emblématiques de la Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci.
Dans la dynamique des « webinaires ressources », l’AVITEM et le Réseau des Aménageurs de la Méditerranée ont organisé le 1er juillet, un webinaire conclusif sur la thématique du low tech. Au vu des résultats obtenus lors de la série de 3 webinaires et des spécificités du territoire méditerranéen, poursuivre la réflexion par un webinaire synthétique sur les innovations low tech est apparu comme particulièrement adapté à la géographie, aux moyens et à la volonté des acteurs territoriaux de Méditerranée.
D’un point de vue méthodologique, il s’agissait de passer d’une réflexion sur la connaissance et la gestion des ressources à une interrogation sur les moyens, les techniques, les pratiques particulières qui peuvent être sollicitées pour l’optimisation de leur accès et de leur pérennité. Ce webinaire final se distingue ainsi des précédents par la nature transversale de son objet, le low tech comme moyen d’action pertinent sur les 3 ressources eau, énergie, et déchets. Son format s’est inscrit dans la continuité des précédents : 3 sessions, une dizaine d’intervenants et un sujet traité sous l’angle méditerranéen, selon l’agenda présenté en diapositive.
La lecture de cet agenda pose d’emblée la contradiction de la présence de startups dans un événement dédié au low tech. En effet, cette pratique est couramment présentée comme un ensemble de solutions techniques simples, en principe locales, avec un contenu technique volontairement très faible et utilisant le moins de ressources possibles, pour un impact environnemental et social durable. Un axe fort de l’engagement low tech vise par exemple à combattre l’obsolescence programmée des objets. De ce fait, de nombreuses entreprises individuelles et/ou collectives se sont engagées dans ce mouvement avec des idées nouvelles, des créations originales, qui sont autant d’innovations promouvant la résilience et la sobriété.
Ces innovations sont transversales car elles couvrent tous les secteurs : zéro déchets, smart cities peu gourmandes en innovation technologique, ateliers collaboratifs de réparation d’objets , etc, maintenant qu’il est admis que l’innovation n’est plus uniquement organisée autour de la technologie et qu’elle est aussi sociale, organisationnelle, institutionnelle, citoyenne. Elle n’est pas un refus de la technologie car un monde low-tech n’exclut pas la high-tech, il la questionne et y recourt quand elle est nécessaire, par exemple dans la santé, la gestion des réseaux ou encore l’aménagement, en cherchant une utilisation juste et suffisante, un mix technologique équilibré entre technologies simples et complexes.
Corollaire direct avec la low tech, l’économie circulaire propose des avancées significatives concernant les perspectives d’aménagement. Nous observons de plus en plus fréquemment ce nouveau modèle de gestion plus soutenable en termes de ressources afin d’accroître la résilience des territoires tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Elle ouvre un nouvel horizon pour le développement des territoires, pour la construction et le BTP. En France comme en Europe, l’intégration des principes de l’économie circulaire dans l’aménagement se développe. Elle génère des projets expérimentaux qui mobilisent une diversité d’acteurs et bousculent les codes classiques du monde des déchets, des matériaux et de la construction. L’aménagement dit « circulaire » questionne également les échelles spatiales, leurs interactions, ainsi que la capacité des collectivités à planifier et à gérer, dans une logique plus coopérative et transversale, leur(s) territoire(s).
Nous espérons que les avis des experts vous apporteront une meilleure connaissance de la philosophie low tech et des dispositifs d’économie circulaire.