Le webinaire de l’AVITEM dédié à l’innovation sur l’eau en Méditerranée s’est tenu hier, jeudi 8 avril. Pour la circonstance, les partenaires de l’AVITEM s’étaient donné rendez-vous afin d’explorer les nombreuses pistes qui peuvent permettre de concilier les savoirs traditionnels avec le recours aux solutions innovantes, nombreuses sur le territoire de la région méditerranéenne.
Pour rappel, en voici l’agenda en suivant ce lien
Avant de vous en fournir le contenu exhaustif, nous vous en proposons une très rapide synthèse ci-dessous, en mettant en exergue les principales idées. Le recours à la synthèse graphique de notre jeune et talentueuse dessinatrice propose également une lecture des échanges de cette matinée fructueuse. Vous pouvez retrouver cette synthèse graphique en plein écran, c’est par ici
L’Ambassadeur Philippe Meunier, Directeur général de l’AVITEM, a ouvert la matinée par un mot d’accueil et une introduction qui a rappelé que, face aux défis communs, il était essentiel de continuer à travailler ensemble pour construire des territoires urbains durables, ce que la qualité des réseaux mobilisés donnait à penser.
Les représentant.es de l’Office international de l’Eau, de l’Institut méditerranéen de l’Eau et du Secrétariat général de l’Union pour la Méditerranée ont fait part de leurs savoirs et ont convergé, lors de la première session dédiée à l’expertise internationale et méditerranéenne, sur l’idée que la coopération, le travail en réseaux et l’association entre les savoirs traditionnels et l’innovation sont autant de pistes qui devront être suivies afin d’atténuer la distribution naturellement inégalitaire entre les deux rives et de réduire le stress hydrique en Méditerranée. Un point sur l’assainissement comme vecteur fort de politique publique et dépense d’investissement trop souvent négligée a également été présenté.
La seconde session a donné la parole à des acteurs territoriaux qui ont présenté les réalités du terrain, que ce soit en zone saharienne ou en territoires urbains. Nous avons ainsi pu apprendre beaucoup sur la situation hydrique d’une éco-cité saharienne, sa gestion du système de crues et de son habitat saisonnier et le rapport étroit que ces populations entretiennent avec la nappe phréatique comme avec la nappe albienne (fossile). La comparaison entre la gestion de la ressource sur ces territoires s’est ensuite engagée avec celle de grandes métropoles : à la ville de Marseille, une forte ambition s’impose pour mettre en place une solidarité entre les territoires tandis que des actions très engageantes depuis une année entrainent la cité phocéenne à favoriser un retour de la nature en ville. Du côté de la métropole d’Alger, ville dont la relation à l’eau a été forgée par l’histoire, la situation, déjà critique, invite à réfléchir au « seuil d’urbanisation » comme à (re)stimuler la participation citoyenne.
La troisième session a mis l’accent sur l’innovation en rappelant la fragilité des territoires urbains qui doivent retrouver sobriété et frugalité en conjuguant en même temps l’action de l’ensemble des acteurs. Les clusters actifs sur le territoire de la Région sud prouvent que le soutien à l’innovation est puissant et participe à l’animation de l’écosystème territorial en termes de transition écologique. Enfin, trois startups ont délivré leurs solutions d’assainissement, de maitrise de la consommation voire même de création de la ressource : les procédés montrent que l’ingéniosité, la créativité sont au rendez-vous avec une cause partagée, celle de contribuer à rendre la ressource plus accessible et mieux répartie.
L’audience a grandement apprécié la qualité des interventions et l’implication des orateurs. Les interventions se sont complétées à la perfection et la capacité collective à décliner les savoirs au bénéfice d’une intention méditerranéenne partagée s’est avérée très appropriée. La place de l’humain, le rôle de la gouvernance et le travail en réseaux solidaires se sont imposés comme des points forts de convergence au sein de l’ensemble des interventions. Constat est fait que, face aux aléas climatiques et aux évolutions de nos écosystèmes, notre volonté de travailler ensemble pour rendre la Méditerranée plus accueillante, plus chaleureuse, plus égalitaire et plus durable anime l’ensemble des acteurs réunis ainsi que leurs partenaires.
Nous prolongerons cette démarche dans le cadre d’un second webinaire dédié à l’énergie le 29 avril en lien avec l’Institut National de l’Energie Solaire.