Carte ci-dessus : Disponibilité en eau douce par bassin : 1995 et 2025
Bilan & perspectives
Depuis quelques années, des organisations onusiennes ont entrepris la réalisation d’une Vision Mondiale à long terme pour l’Eau, la Vie et l’Environnement. Ce projet doit entraîner la prise de conscience de l’importance d’une gestion durable de l’eau. En effet, en 2025, 63% de la population mondiale devrait subir stress hydrique ou pénurie d’eau (source BRGM – 2011)
ZOOM SUR… la ressource mondiale en eau entre hier et demain
En 1950, la ressource mondiale en eau était estimée à 17 000 mètres cubes par personne et par an. La forte croissance démographique, l’industrialisation, l’urbanisation, l’intensification agricole ont changé la donne. En 1995, on estimait que la ressource en eau renouvelable et disponible n’était plus que de 7 500 m3 par personne et par an. Elle devrait chuter à moins de 5 100 m3 en 2025*. Dans les pays de l’Union Européenne, les ressources moyennes en eau s’établissent à 7 000 m3 par personne et par an*
* Source : Eurostat 2002
Rendons-nous compte qu’à l’échelle de la planète, les prélèvements d’eau ont été multipliés par plus de 7 entre 1900 et 1995. En rapportant l’ensemble des besoins actuels en eau de l’humanité à la population totale, on estime à 500 m3 les besoins annuels moyens en eau, par habitant, tous usages confondus. Prenons aussi en considération le fait que, au rythme actuel, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards en 2025 et pourrait doubler d’ici la fin du XXIème siècle. Les répercussions sur les besoins en eau sont multiples : plus il y a d’êtres humains, plus il y a de personnes à désaltérer, de bouches à nourrir et d’activités humaines gourmandes en eau. D’autres facteurs influent sur les consommations d’eau, tels que l’urbanisation et le niveau de développement des pays. En 1950, on comptait à travers le monde trois mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants, en 2000 on en recensait 21 et en 2025, elles sont estimées à 50.
Le cas de l’irrigation
Les prélèvements d’eau destinés à l’irrigation ont progressé de plus de 60% depuis 1960 et représentent, au niveau mondial, 70% du total des prélèvements. Au cours du XXème siècle la surface mondiale des terres irriguées a été multipliée par cinq. Ce développement de l’irrigation est directement lié à la croissance démographique et concerne surtout les zones arides ou semi-arides où la réserve d’eau eau est, par définition, limitée et où la croissance démographique est particulièrement forte. Plus des deux tiers des terres irriguées se trouvent en Asie dans les zones à forte densité de population, où la forte croissance démographique a justifié une intensification de la riziculture. L’eau prélevée pour l’irrigation est en grande partie consommée (une partie humidifie les sols et est absorbée par les plantes mais la plus grande part s’évapore) et ne peut servir à d’autres usages. Trop de systèmes d’irrigation ont encore, dans le monde, des rendements extrêmement faibles (trop d’eau qui s’évapore sans nourrir les sols ou les cultures).
L’eau, enjeu de développement durable
Depuis trois décennies, un nouveau concept régit les questions environnementales : « le développement durable ». Étroitement lié à des enjeux de société, dont l’environnement et la gestion de l’eau font partie, il se propose de mettre en cohérence les aspects sociaux, environnementaux, économiques et culturels pour créer un modèle de développement régulant les inégalités :
- L’eau douce disponible, seule ressource utilisable, est en quantité invariable alors que la population ne cesse d’augmenter et que la demande en eau est en pleine progression.
- L’eau est inégalement répartie et la consommation d’eau varie selon les pays : 250 litres d’eau par jour et par habitant en Amérique du Nord, 100 à 230 litres en Europe, 150 litres pour un Français et moins de 10 litres en Afrique subsaharienne.
- Au cours du XXIème siècle, l’eau et les ressources en eau se dégraderont. Il y aura de moins en moins d’eau utilisable sans traitement par l’homme.
Il faut noter que dans les pays défavorisés, les problèmes d’accès à l’eau ne sont pas toujours liés à l’absence de réserves d’eau mais à un manque de moyens financiers ou/et une absence d’organisation pour rendre potable, stocker et distribuer l’eau aux populations.