Le 5 mars 2020, avant le début de la crise en Europe, la France avait déjà émis les gaz à effet de serre (GES) qu’elle devrait rejeter en une année si elle respectait l’objectif de neutralité carbone qu’elle s’est fixé pour 2050, selon une étude que le cabinet Carbone 4 a récemment réalisée pour le collectif L’Affaire du siècle. À ce rythme d’émissions, l’objectif ne sera atteint qu’en 2085. Son respect impose de ne pas dépasser un plafond annuel d’émissions de 80 millions de tonnes équivalent CO2 – des rejets qui doivent être compensés par des puits de carbone naturels ou des techniques de séquestration, comme l’explique Éric Vidalenc en ouverture du dossier. Or, selon la même étude, les émissions françaises devraient atteindre, en 2020, 450 millions de tonnes équivalent CO2. Soit cinq fois plus.
Ces émissions ont baissé de 19 % depuis 1990 et leur niveau par habitant est l’un des plus faibles (6,4 tonnes par habitant) parmi les pays développés. Mais cette baisse est nettement insuffisante : les émissions devraient être divisées par plus de 5 au cours des trente prochaines années pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Peut-on changer aussi radicalement dans ce délai ?
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