Une répartition inégale des ressources sur la Terre
Précipitations et écoulements terrestres
Les ressources de chaque pays dépendent du climat. Les niveaux de précipitations (pluviométrie), extrêmement variables dans le monde, vont de moins de 10 000 m³ à 10 000 000 m³ par km². Cette oscillation se répercute sur les flux d’écoulement annuels moyens. Bien entendu, précipitations et écoulements, au delà des variations géographiques, sont soumis à des évolutions plus ou moins marquées dans le temps et de manière générale, un afflux relativement constant sera plus facile à gérer que de fortes variations saisonnières.
Les pays riches et les pays pauvres en eau
Les cycles climatiques passés et actuels ont façonné la géographie des ressources en eau. De fait, elles sont inégalement réparties entre les pays. Les régions les plus défavorisées sont la péninsule Arabique, le Proche Orient, l’Afrique du Nord, le Sahel et la zone désertique d’Afrique Australe.
Près de 60 % des ressources naturelles renouvelables d’eau douce du monde sont partagés par 9 géants de l’eau : Brésil, Fédération Russe, Indonésie, Chine, Canada, Etats-Unis, Colombie, Pérou et Inde. A l’autre extrémité, un certain nombre de pays disposent de ressources extrêmement faibles, voire quasi nulles : Koweït, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Malte, Libye, Singapour, Jordanie, Israël, Chypre.
On observe des périodes de carence même là où les ressources sont habituellement abondantes. Sao Paulo (Brésil) a connu en 2015 une pénurie d’eau sans précédent. Le nord de l’Inde, pourtant irrigué par les eaux de l’Himalaya, a connu un été 2018 très aride après de faibles pluies hivernales.
Quelques indicateurs
L’Organisation Mondiale de la Santé considère qu’il y a :
- stress hydrique, si un être humain dispose de moins de 1 700 m3 d’eau par an
- pénurie, avec moins de 1000 m3 par an.
1,4 milliards de personnes vivent avec moins de 1000 m3 d’eau par an***
*** Source : BRGM – 2011
La situation d’un pays au regard des ressources en eau peut être évaluée par :
- L’indice d’exploitation : il s’agit de la part de l’eau prélevée, pour l’ensemble des besoins d’un pays, par rapport au volume annuel moyen des apports naturels. Il peut aller de 1% au Venezuela à plus de 100% en Arabie Saoudite et en Libye. La France, avec 20 %, se situe dans la moyenne des pays industrialisés.
- Le volume des ressources naturelles : cela va de moins de 500 m³/habitant/an (Malte, Israël…) à plus de 80 000 m³/habitant/an (Norvège, Gabon, Canada…) La France est considérée comme bien pourvue puisqu’elle se situe dans la fourchette de 2 000 à 5 000 m³/habitant/an.
- Le degré d’indépendance : l’Egypte, les Pays-Bas ou l’Irak, par exemple, dépendent fortement de la réserve d’eau d’origine externe, respectivement 99%, 89% et 65%.
Niveaux de dépendance par rapport aux ressources en eau
On distingue trois niveaux de dépendances.
- 1er niveau : pénurie hydrique
Les ressources sont intérieures à 1000 3 par habitant par an. Les pays arabes font face à une pénurie. L’Egypte et la Libye se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 3 par personne et par an.
Le Moyen Orient et l’Afrique du Nord totalisent 4,3% de la population mondiale et sont à disposition moins de 1% des ressources en eau douce renouvelable de la planète.
- 2ème niveau : stress hydrique
Les ressources sont comprises entre 1000 et 1500 3 par habitant par an.
- 3ème niveau : vulnérabilité hydrique
Les ressources sont comprises entre 1500 et 2500 3 par habitant et par an.