Lors de la conférence de la Commission méditerranéenne du Développement durable qui s’est tenue à Marseille les 14-16 juin, la France était particulièrement bien représentée, avec des interventions de la Mairie de Marseille, de la Région Sud-PACA et de la Délégation interministérielle à la Méditerranée.
Précisons en cela que la France succède à la Slovénie à la présidence de la CMDD pour un mandat de deux ans. Le Secrétaire d’Etat à la mer, Henri Berville, a ainsi salué la révision envisagée de la Stratégie méditerranéenne pour le développement durable comme une opportunité de relever l’ambition et d’accélérer l’action. Ce travail, s’inscrivant en synergie avec le One Ocean Summit de Brest (2022), devrait trouver un point de focalisation avec la Conférence des Nations-Unies sur les Océans qui se tiendra à Nice en juin 2025. S’il n’est plus nécessaire de rappeler que la Méditerranée est un espace extrêmement fragile, le travail de la CMDD est essentiel et la révision de sa stratégie est cruciale, notamment dans le cadre de son articulation avec d’autres actions transversales : COPClimat, COPBiodiv…Pour s’engager vers une transition durable (pêche, aquaculture, éco-nourriture, tourisme…), la France a dessiné 3 priorités :
- préservation de la biodiversité marine
- mise en œuvre d’une planification maritime intégrée
- renforcement du lien entre recherche et politique en tant que mise en œuvre des conditions du consensus démocratique et collectif.
La conclusion de l’intervention du Ministre a porté sur 3 points et un nouveau sujet :
- la Méditerranée doit devenir un lieu exemplaire de sauvegarde des espaces maritimes en s’emparant des grands défis, lesquels seront notamment portés par la SMDD
- l’engagement collectif de la France met en évidence l’enjeu fort de disposer d’un cadre de protection dans l’espace méditerranéen
- la lutte contre les pollutions (plastique et navires) sera intensifiée.
Enfin, le nouveau point porte sur l’interdiction de l’exploitation minière des grands fonds marins, ce qui est un sujet d’importance pour la France au regard de la dimension de sa ZEE.
Si les membres de la CMDD ont reconnu les progrès accomplis et la nécessité de renforcer les partenariats pour placer la région sur la voie de la durabilité et de la résilience, ils ont toutefois identifié plusieurs domaines nécessitant une action accélérée, notamment :
- la protection de la biodiversité marine et côtière et la mise en œuvre du cadre régional pour la biodiversité propre à la Méditerranée, à savoir le SAPBIO.
- la protection de Posidonia oceanica. Connus comme les « poumons de la Méditerranée », les herbiers de Posidonie sont des plantes marines à fleurs qui fournissent des habitats importants et des services écosystémiques de grande valeur. Ils agissent comme des puits de carbone efficaces et contribuent à atténuer les risques côtiers, comme les inondations et l’érosion, en agissant comme des tampons naturels.
- le relèvement de l’ambition collective dans le cadre de la révision de la Stratégie méditerranéenne pour le développement durable (SMDD). Cet exercice tiendra compte des indicateurs du développent durable au niveau régional et des résultats de l’étude prospective menée dans le cadre du projet MED 2050, dirigé par le Plan Bleu. MED 2050 offre une visibilité sur les futurs possibles de la Méditerranée à travers le prisme de différents scénarios. En englobant ces éléments, la révision de la SMDD s’attellera à modifier les trajectoires actuelles et à placer la région sur des voies alternatives de durabilité et de résilience.