Lors du webinaire du 20 avril, les intervenants ont échangé sur l’état de la ressource en eau en Méditerranée et sur les solutions qui ont été mises en œuvre dans diverses conditions, sur différents territoires ou dans les lieux de recherche et de dialogue tels que les laboratoires ou les organisations méditerranéennes traitant de la raréfaction des ressources au regard du changement climatique. Tous les orateurs se sont retrouvés autour d’un message partagé : il est urgent de contribuer à faire évoluer les comportements pour répondre, par l’usage, à l’amoindrissement de la ressource.
Le Directeur général de l’AVITEM, Philippe Meunier, a introduit la session en rappelant la nécessité de l’implication de la société civile et des experts afin d’agir sur les comportements et l’impératif qu’il y avait à poursuivre les investissements. Il a également précisé que les réponses avaient une double temporalité, celle de l’urgence et celle du long terme. Il a ensuite tenu à mentionner que la région sud est un laboratoire en matière d’adaptation au changement climatique et plus largement aux nécessaires mutations écologiques. Il a ensuite brièvement présenté les grandes lignes du Plan Eau du gouvernement.
Pour Alain Meyssonnier, Président de l’Institut méditerranéen de l’Eau (IME), la profondeur historique, qui permet de ne pas oublier les grands épisodes de sobriété obligatoire, est essentielle. Un certain nombre de dispositifs juridiques (règlementation) ou techniques (contrôle des forages) doivent également être renforcés. Il a également précisé que l’IME organisait en janvier prochain le Forum méditerranéen de l’eau, en tant que préfiguration régionale du Conseil mondial de l’Eau qui se tiendra en 2024 en Indonésie.
L’économiste et chercheuse spécialiste de l’eau Marielle Montginoul a introduit son propos en notifiant le déséquilibre entre la demande portant sur la ressource (en forte croissance) et l’offre en restriction importante. Elle en déduit plusieurs « techniques » permettant de l’économiser : l’éducation, la structuration tarifaire ou encore l’attribution par quantités aux usagers. Elle stipule également que les politiques publiques (agriculture, aménagement du territoire et énergie) sont des pistes qui doivent être creusées avec fermeté. Elle brise enfin un certain nombre de clichés en précisant que la prudence doit être requise avec le REUSE mais aussi que l’énergie solaire abondante (notamment dans les pays du sud) invite à aller chercher l’eau plus loin ou plus profond et, de ce fait, contribue à la rareté de la ressource.
S’inscrivant dans cette continuité, le Professeur Mohamed Sinan, hydrogéologue et spécialiste du changement climatique, mais aussi professeur à l’Ecole Hassania de Travaux publics de Casablanca a, à son tour, agité les esprits en stipulant que le changement climatique pouvait être une opportunité pour le Maroc : ainsi, il a témoigné de la forte volonté politique qui a été suivie d’importantes réalisations techniques au Maroc en réponse à la raréfaction de la ressource. Ces actions se sont matérialisées par le développement en progression des ressources non conventionnelles, mais aussi par la structuration de grands travaux ainsi que par une meilleure connaissance des disponibilités de la ressource.
Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces échanges sur la chaine You Tube du Réseau des Aménageurs de la Méditerranée en suivant ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=6ykEbIMhWbY