Nous poursuivons la mise en ligne des propos echangés lors du webinaire du 16 juin 2022. Il traitait de l’optimisation des toitures dans les villes méditerranéennes.
En voici la seconde intervention, celle de Sophie Matias et de Bruno Inacio de la Câmara Municipal de Faro.
Sophie Matias :
“Bonjour à tous et merci pour cette invitation, nous sommes heureux d’être avec vous et de partager nos apports et notre réflexion sur ces terrasses. Membres de la municipalité de Faro, je suis conseillère en urbanisme et Bruno est chef du département culturel. Pour nous, ces deux thèmes doivent toujours être connectés et leur association se retrouve dans cette volonté d’appropriation des terrasses. Faro, petite ville au sud du Portugal et chef-lieu de l’Algarve, a la particularité d’être une ville touristique. S’y trouvent un aéroport, une université, de nombreux services et commerces, et un aspect cosmopolite particulièrement marqué. Bien que ce ne soit pas une ville méditerranéenne, elle en a l’aspect et le mode de vie, comme nous pouvons les retrouver en Espagne, en France et dans d’autres pays. À proximité d’îles et d’une lagune, possédant un parc naturel, elle abrite près de 67 000 habitants. Bien qu’elle offre une vue sur la mer, c’est une ville qui lui tourne toutefois le dos.
Jusque dans les années 1990, la vue sur la mer, les toits, etc. ne représentait pas de véritable enjeu. Actuellement, un intérêt nouveau pour ce paysage a pris forme, qui se manifeste notamment dans le renouement avec la lagune, les îles, la mer. Ce renouveau passe d’abord par les toits, avec une nouvelle perspective du quotidien, une nouvelle perspective sur la mer. Se manifeste une volonté de se reconnecter avec le paysage, d’avoir une vie plus douce et de générer une relation respectueuse avec les touristes. Comme diverses villes méditerranéennes, Faro a toujours eu des toits-terrasses : l’architecture de l’Algarve, particulière au sud, valorisait les toits dans ces villes de pêcheurs, et avaient en conséquence une relation pragmatique à la mer. Les terrasses servaient à faire sécher le linge mais aussi les figues, les amandes, les poissons, etc. La vue sur la mer était aussi un enjeu capital, non pas dans une approche contemplative mais pour des raisons sécuritaires : les grands canaux étaient la porte d’entrée des pirates, entraînant la nécessité de construire des bâtiments en hauteur afin de surveiller les côtes. Les murailles, qui permettaient d’alerter rapidement le reste de la ville, sont mises à l’honneur lors de nos festivals où nous les faisons visiter, afin de faire perdurer l’histoire locale, inconnue de beaucoup. Les toits apparaissent dès lors comme le point de jonction entre l’identité et la culture.”
Pour lire la suite de cette présentation, c’est par ici