Après la mise en ligne des interventions de l’Ambassadeur Meunier qui a ouvert les débats, puis de nos trois orateurs de la première session, nous allons maintenant pouvoir prendre connaissance des présentations des orateurs de la seconde session, dédiée aux spécificités des besoins identifiés dans les territoires d’analyse : il s’agira du Ksar Tafilelt, bien sûr, mais aussi des villes de Marseille et d’Alger.
Pour mémoire, le webinaire du 8 avril est le premier d’une série de trois, destinés à traiter de la rareté de ressources emblématiques de la Méditerranée, mais aussi des solutions, traditionnelles comme innovantes, qui s’appliquent à la recherche, à la conservation et à une gestion optimisée de celles-ci. Les trois ressources que l’AVITEM a décidé d’examiner sont l’eau, l’énergie et les déchets.
Intervention de Mustapha Tellaï : Secrétaire général de la fondation Amidoul – Ksar Tafilelt
Je voulais tout d’abord remercier l’AVITEM de s’intéresser au Ksar Tafilelt. Je vais commencer mon intervention par une rapide présentation de ce qu’est Tafilelt et puis je me focaliserai sur ce qui se fait à Tafilelt sur la question de l’eau.
Tafilelt c’est un ksar, un ksar est un petit village au Sahara avec des caractéristiques architecturales spécifique. Ce modèle de village est propre à l’Afrique du Nord et qu’on trouver en Algérie au Maroc, en Tunisie, en Libye et en Egypt. aussi. Autrefois, les villes du Sahara étaient des ensembles humains (des Ksar) séparés de 5 à 10 kilomètres environ. Ksar Tafilelt se trouve dans le M’Zab, qui est une région située à environ 600 kilomètres d’Alger. La région est très connue pour son architecture, qui est classée comme patrimoine universelle Par l’UNESCO. Notre amie Dr Bouali, spécialiste de la géographie oasienne, vous donnera plus de précisions en ce sens.
L’urbanisme de Tafilelt, c’est tout d’abord une modernisation de l’ancienne architecture mozabite, le ksar Tafilelt, a été lancé en 1997. La volonté première a été de donner la priorité à l’architecture, en modernisant le système ksourien, ce qui veut dire s’appuyer sur l’architecture millénaire du M’Zab toute en l’adaptant à la vie moderne. Petit à petit, nous nous sommes orientés vers des maisons écologiques étant donné qu’on utilisait déjà des matériaux écologiques et que le système architectural ksourien est très adapté aux valeurs de l’écologie.
Vous pouvez voir sur le diaporama que le ksar Tafilelt se caractérise par des maisons serrées, des ruelles étroites mais assez larges pour laisser passer une voiture. Dans le M’Zab, il faut savoir qu’il y a toujours la bipolarité traditionnelle entre Ksar et palmeraie. Dans notre cas, Pour respecter cette bipolarité à Tafilelt, on a pensé à une ceinture verte qui entoure tout le ksar : la deuxième fonction de cette ceinture verte est servir comme espace accueillant tout un travail sur l’environnement. La page 5 du diaporama présente quelques illustrations de l’éco-parc, qui contient également un espace vert dédié des formations sur l’écologie au profit des habitants de Tafilelt : les jeunes, comme les moins jeunes. Les associations de la région participent à l’évolution du parc.
Dans l’Eco-Parc les visiteurs découvre des plantes des animaux …. On profite de leur visite pour les sensibiliser aux problèmes d’eau : à l’économie de l’eau dans leur vie courante mais aussi dans l’agriculture, et le problème de la pollution des ressources souterraines. L’éco-parc, accueille une petite station artisanale de traitement d’eau. On y récupère une petite partie de l’eau de Tafilelt et on utilise un système de phytoépuration pour traiter l’eau qui est ensuite réutilisée pour irriguer les espaces verts du ksar Tafilelt.
Les analyses de l’eau traitée ont révélé qu’elle est bien conforme aux normes algériennes d’irrigation. Cependant, le problème qui se pose concerne la taille trop réduite de la station, donc elle ne peut traiter qu’un nombre limité de maison.
Le ksar contient 1 000 logements et près de 5 000 habitants et il est évident qu’une seule station de cette nature ne suffit pas à recycler l’ensemble des eaux usées de Tafilelt. Il a donc fallu élargir les recherches et regarder ce qui se fait à ce niveau-là dans le monde. On a décidé d’adapter un procédé canadien qui existe déjà, et qui consiste en des petites stations d’épuration d’eau, prenant en charge environ 300 logements et 1 000 habitants chacune. On a prévu d’installer trois stations autour de Tafilelt.
Sur cette photo (p 7 du diaporama), vous pouvez voir au niveau des points blancs les endroits où nous avons prévu d’implanter les stations. Ces stations fonctionnent sur la base d’un procédé de traitement par utilisation de bactéries et l’eau est ensuite réutilisable aussi pour la consommation ménagère. Ce système permet de décentraliser le traitement de l’eau et permet de réduire les coûts. Par ailleurs, cette station a de nombreux avantages : elle n’a pas besoin d’être entretenue donc pas de spécialiste pour l’entretien ou pour changer l’appareil. Elle n’a pas non plus besoin d’énergie puisqu’elle fonctionne par des bactéries, il faut juste l’installer dans un endroit moins élevé que la source.
La base de la gestion de l’eau, pour nous passe essentiellement par la formation. A ce titre, l’éco-parc nous permet de recevoir des personnes de tout âge et de faire passer des messages sur l’eau, son économie et même sur l’entretien de la cité en elle-même. Mr Bzioui a dit plus tôt à propos de Tafilelt qu’elle est le quartier le plus propre d’Algérie, mais il faut savoir bien sûr que les journalistes ont toujours tendance à exagérer. Nous n’oserions pas dire cela, mais nous essayons d’arriver à ce seuil. et surtout de conserver les anciennes valeurs du M’Zab et les transmettre aux jeunes en les modernisant pour qu’elles restent valables au 21ème siècle.
Pour avoir accès à la présentation de M. Mustapha Tellaï, c’est par la