Repenser la ville : Agriculture urbaine, mode d’emploi

Repenser la ville : Agriculture urbaine, mode d’emploi

Repenser la ville : Agriculture urbaine, mode d’emploi 747 584 Mediterranean Urban Planners Network

Si la pandémie nous a forcés à revoir nos habitudes vie, elle a tout de même eu certains impacts positifs notamment sur l’environnement et notre consommation. L’engouement pour l’agriculture urbaine est l’un de ceux-là. Plusieurs citadins, qui n’avaient jamais cultivé une tomate de leur existence, ont décidé de faire des potagers urbains, une nouvelle activité, tout autant qu’une nouvelle façon de se nourrir. Si cette tendance se maintient, nous pourrions être de plus en plus nombreux à adopter ce mode d’approvisionnement des aliments.

L’agriculture citadine, bien qu’elle nécessite certains investissements en temps et en efforts, regorge d’avantages non négligeables, par rapport aux inconvénients occasionnés par sa pratique, lesquels se résument principalement en l’exigence d’un permis, dans certains cas, de troubles de voisinage ou d’investissements en temps et en argent, si le projet est d’une certaine envergure. Aussi, nul besoin d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire pour en tirer profit.

Cette dynamique est précédée et encouragée par des architectes de plus en plus nombreux et fameux. Au premier rang de ceux-là, on trouve Augustin Rosenstiehl qui assure : « Les paysagistes ont remplacé les architectes pour faire de l’urbanisme, ils se sont mis à dessiner des villes vertes. En tant qu’architecte, je pars à la conquête de ces espaces verts, que j’aimerais voir cultivés et on va commencer à réfléchir à une agriculture pour complexifier à nouveau le sol, comme au temps des paysans, car recomplexifier l’architecture du sol signifie un partage possible avec les autres espèces » (juillet 2020).
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L’agriculture urbaine franchit maintenant des étapes symboliques importantes et trouve un écho notamment politique avec la reprise du chantier de serre verticale de Romainville (Seine-Saint-Denis). Cette serre (photo) de 26 mètres de hauteur pose la question du coût et des limites à poser pour les projets de cette nature, dont la philosophie est certes, séduisante, mais qui interroge la capacité à « faire de l’agriculture en ville »
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Une des réponses au développement de l’agriculture en ville, mais aussi à l’urbanisation galopante, ne tient-elle pas dans l’évolution de la nature des dotations de l’Etat ? « En corrélant ses dotations aux collectivités au nombre d’habitants de celles-ci, l’Etat les incite à grossir sans cesse. On pourrait imaginer que s’il y avait dans la répartition des dotations un coefficient lié au pourcentage d’artificialisation des sols par la commune ou de maintien d’activité vivrière sur la commune, nous n’aurions pas ce type de démarches qui consiste à bâtir sur des terres arables de qualité pour faire pousser des légumes sur des toits dans des substrats artificiels et dont les racines n’ont d’autre choix que d’aller lécher des étanchéités bitumées pour se nourrir. Ou, pire encore, en artificialisant des sols pour construire des bâtiments, pour faire pousser à l’intérieur des plantes dans des bacs de substrats aseptisés ! »
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