Nous poursuivons notre publication de tribunes produites par des observateurs et experts urbains. Du partage de responsabilités entre ville et campagne, entre urbain et rural, entre espaces densifiés et territoires aérés, rien ne peut se lire sans considérer la notion de densité de population. Marie Baléo, responsable des études et des publications à La Fabrique de la Cité l’illustre, à travers plusieurs analyses de chercheurs. Cet article a été publié le 06/05/2020.
Selon elle, les discours et analyses récents identifient, à raison, un lien entre épidémie et densité mais se fourvoient lorsqu’ils font de cette dernière le facteur principal de la propagation de l’épidémie. En effet, la dynamique de l’épidémie est liée non à la densité de population en tant que telle mais à la densité des contacts sociaux. Ceci explique pourquoi certaines villes très densément peuplées ont été, in fine, peu affectées par le Covid-19 : c’est notamment le cas de Singapour, cité-État au territoire fortement contraint mais où le nombre de décès liés à l’épidémie demeure très faible. À l’inverse, les zones moins densément peuplées que les villes-centres des grandes métropoles ne sont nullement à l’abri des épidémies ; il apparaît même que les premiers cas de coronavirus détectés en Europe et aux États-Unis l’ont tous été en périphérie urbaine.
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